Le secrétaire général du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), M. Mohamed Yousfi, a expliqué hier qu'après avoir attendu plus de trois mois l'examen des dossiers relatifs aux revendications de ses travailleurs, le syndicat dénonce l'absence de prise en charge de ces dossiers et annonce d'ores et déjà le retour à la contestation. Les modalités et le calendrier de ces actions devaient être arrêtés hier dans le cadre d'une réunion de l'Intersyndicale des professionnels de la santé qui regroupe le syndicat des psychologues de M. Keddad, celui des professeurs de l'enseignement médical de M. Mecheri et les syndicats des praticiens de MM. Merabet et Yousfi. «Nous voulons une action concertée qui ait une plus grande portée. Le conseil national, qui s'est réuni le 21 avril dernier, mandate le bureau exécutif national pour arrêter les modalités et le calendrier de ses actions d'un commun accord avec ses partenaires de l'Intersyndicale», a expliqué M. Yousfi. Rappelant le soutien indéfectible de son syndicat à la grève des trois jours du syndicat national des praticiens de la santé publique, M. Yousfi est revenu sur les acquis et les dossiers qui n'ont pas été pris en charge par la tutelle et d'autres ministères. «Tout d'abord, je tiens à souligner que l'organisation le 23 mars dernier du 1er concours national de passage au grade de praticien spécialiste assistant et celui de praticien principal concernaient 2500 personnes et qu'il représente pour nous un acquis historique. Nous convenons que c'est la seule revendication qui a été prise en charge car le point concernant le service civil n'a pas été réglé dans sa globalité. En effet, le 2 avril dernier, la commission nationale d'affectation et de recours concernant le service civil a été installée et implique désormais des représentants du syndicat. Ses prérogatives ont été élargies et concernent les logements de fonction et les plateaux techniques. Toutefois, le syndicat juge que ce n'est pas suffisant, qu'il faut abroger à terme le service civil et qu'il est nécessaire d'instaurer des mesures incitatives en matière financière et professionnelle et ce, pour encourager les spécialistes à embrasser une carrière dans les zones où il y a peu de praticiens», a-t-il déclaré. Des dossiers en attente depuis des années Il a jugé que de nombreux dossiers sont en attente d'examen préliminaire malgré les instructions du Premier ministre et les engagements de la tutelle. «A ce jour, et depuis les différentes rencontres que nous avons eues avec le Premier ministre et notre tutelle, dont la dernière remonte au 25 février dernier, rien n'a été fait. Nous estimons avoir pourtant laissé un délai raisonnable pour la prise en charge de nos revendications d'autant que certains dossiers ont été examinés il y a 2 ans», a-t-il déploré. Il s'interroge également sur les motifs qui empêchent une telle prise en charge. Il a par ailleurs insisté pour trier les dossiers en fonction de ceux qui relèvent exclusivement de la tutelle et ceux qui doivent être gérés par la Fonction publique et le gouvernement. «Nous souhaitons l'abrogation de la discrimination dans l'imposition appliquée sur les indemnités hospitalières entre hospitalo-universitaires imposées à 10% et les praticiens de la santé publique qui le sont à hauteur de 35%. Cela dure depuis 2002, nous ne sommes pas égaux devant la loi et c'est une injustice qui doit être réparée. Nous souhaitons également la fin de l'exclusion de nos praticiens des différents comités d'experts nationaux. Nous en sommes membres depuis des années mais depuis 4 ans, nous en sommes évincés. Nous avons saisi la tutelle afin qu'elle mette fin à cet ostracisme et malgré des instructions allant dans notre sens, certaines direction nous écartent sans que l'on ne comprenne pourquoi», a-t-il regretté. Selon lui, l'amendement du statut particulier, la révision du régime indemnitaire et l'octroi d'un quota national de logements de fonction figurent également depuis des années dans la plateforme de revendications et n'a toujours pas été examinée par les autres ministères. «Concernant ces points, la simple programmation des réunions techniques de la commission en charge de ces dossiers n'a pas été arrêtée. Pourquoi une telle perte de temps», s'est-il interrogé, ajoutant que «c'est sur la base de ce constat et après avoir sollicité la tutelle à différentes reprises en mars dernier sans aucune réponse, que le SNPSSP, soucieux de la défense des droits des professionnels de la santé et des intérêts du malade, interpelle le Premier ministre et le ministre de la Santé pour prendre en charge les différents points soumis à ces instances et ainsi, ne pas acculer les praticiens au recours à la protestation», a-t-il conclu.