Le port du foulard dans les services de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), le dossier des policiers révoqués, les recrutements dans le Sud, les primes de la zone du Sud, les agents civils assimilés dans cette institution et d'autres points ont été abordés en toute franchise, hier, par le lieutenant-colonel Mohamed Benirat, directeur des ressources humaines de la DGSN (DRH), au cours d'une rencontre avec des étudiants de l'université Kasdi-Merbah de la wilaya de Ouargla. Au cours de cette rencontre, différents points concernant la Direction générale de la sûreté nationale et les futurs cadres ont été évoqués. Un dialogue empreint de franchise de la part des deux parties. Mohamed Benirat a évoqué le Salon national de l'emploi organisé, depuis avant-hier, et ce, pour une durée de trois jours, dans huit wilayas du Sud, dont Laghouat, lançant que «c' est pour la première fois qu' il n'est demandé qu'un CV (curriculum vitae) aux postulants à des emplois», ajoutant que «cette mesure a été décidée pour faciliter les procédures aux candidats qui postulent pour un emploi au sein de la Direction générale de la sûreté nationale». «Tout ce que nous demandons au postulant, c'est de déposer un CV et d'indiquer son numéro de téléphone pour que nous puissions le contacter afin qu'il complète son dossier pour son recrutement au sein de la sûreté nationale», a-t-il expliqué. «La durée de la procédure de recrutement qui était de 16 mois passe à 4 mois» Le DRH, qui animait cette conférence-débat autour des «nouvelles mesures de recrutement au sein de la sûreté nationale», s'est félicité, pour expliquer la démarche de la modification du texte organisationnel des examens et concours 293/95 daté du 23 septembre 1995, par l'instruction 194/12 datée du 25 avril 2012. «L'ancien texte attribuait à la Fonction publique la totale prérogative du contrôle des examens et concours en vue du recrutement. La Fonction publique étant chargée de nombreuses autres missions, il a été enregistré des lenteurs administratives importantes dans le recrutement, nécessitant 16 mois. La nouvelle instruction accorde les prérogatives aux institutions, dont la DGSN, pour contrôler les examens et concours. Chose qui a largement diminué le temps nécessaire pour embaucher puisque la durée est passée de 16 à 3 ou 4 mois», a encore expliqué le lieutenant-colonel Mohamed Benirat. La modification de la réglementation présente de nombreux autres avantages au bénéfice des postulants à des postes d'emploi, ajoute-t-il. Il a également rappelé que la DGSN recrute dans le cadre du plan quinquennal en cours, qui s'étale de 2010 à 2014, 80 000 personnes avec des postes budgétaires, à raison de 16 000 recrutements par année. «Ce qui augmentera les effectifs de la DGSN qui dépasseront en 2014 le chiffre de 200 000 éléments, tous grades confondus». «2000 des 16 000 recrutés annuellement, dans ce cadre, sont des agents civils assimilés», informe-t-il. «Même si nos moyens ne disposent que d'un peu plus de 6000 places pédagogiques, et dans un souci d'exploiter tous les postes budgétaires qui nous ont été accordés, nous avons fait appel au ministère de l'Education nationale et au ministère de la Formation professionnelle», a-t-il poursuivi. «Nous ne pourrons rien faire pour les policiers révoqués depuis plus de deux ans» Une personne présente dans l'amphithéâtre pose à M. Benirat une question se rapportant aux policiers révoqués. «Nous ne pourrons rien faire pour les policiers révoqués qui ont cessé d'exercer au sein de la police depuis plus de deux années. Cela ne dépend pas de nous mais de la Fonction publique puisque cette dernière enlève de la liste des fonctionnaires tout employé qui a cessé d'exercer depuis plus de deux ans». Le lieutenant-colonel a, d'autre part, annoncé que parmi les 2020 postes budgétaires obtenus par la sûreté nationale auprès de la Fonction publique, au bénéfice des chômeurs de la wilaya de Ouargla, 850 pour le poste d'agent de police, 70 pour le recrutement d'officiers de police parmi les universitaires et 1000 pour le recrutement d'agents civils assimilés. «Nous souhaitons également embaucher parmi les femmes au niveau national.» Il a également annoncé que la Direction générale de la sûreté nationale «recrutera 100 agents civils assimilés parmi les cadres. Les femmes représentent, actuellement, 10% des effectifs de la police et nous souhaitons arriver à un taux de 30%», a ajouté le directeur des ressources humaines qui a annoncé que «la DGSN recrute, également, parmi les diplômés des CFPA (centres de formation professionnelle et d'apprentissage». «Nous ne sommes pas contre le port du foulard sous le képi si la loi l'autorise» «Est-ce que la femme policière est autorisée à porter le foulard dans son lieu de travail ?» Cette question a été posée par une étudiante en biologie. «La majorité des femmes policières portent le hidjab (voile islamique). La femme policière est autorisée à porter le hidjab dès la fin de son travail et au moment de l'exercice de son travail, elle est tenue de porter la tenue réglementaire», a répondu le DRH. «Nous sommes des musulmans et nous ne sommes pas contre le port du hidjab. Nous sommes une institution qui relève d'un ministère qui, lui, relève de l'Etat algérien. Nous ne sommes pas contre le fait que la femme policière porte le voile sous le képi si la loi l'autorise». «14% des effectifs de la DGSN sont originaires du Sud» Mohamed Benirat a, par ailleurs, annoncé que «nous trouvons des difficultés dans le recrutement parmi les populations du sud du pays puisque souvent les postes restent vacants pour faute de candidatures». «Les fonctionnaires de police originaires du Sud représentent, actuellement, un taux de 14% des effectifs de la police algérienne», a informé le directeur des ressources humaines. «Nous souhaitons que ce taux augmente à 28% ou 48%». Il a également annoncé que «les primes de zone, pour ce qui concerne la mobilisation des éléments dans le sud du pays, sont désormais accordées non seulement aux fonctionnaires qui viennent du Nord mais également pour ceux qui résident au Sud. Ces primes sont de 25% à 40% du salaire de base pour les wilayas de Ouargla, Laghouat, Biskra, Bechar, Djelfa, El Bayadh, El Oued, Naâma et Ghardaia, et de 35% à 40% pour celles de l'extrême sud : Adrar, Tamanrasset, Illizi et Tindouf», a-t-il expliqué. Un étudiant : «Nous souhaitons la création d'un ministère de la sécurité» Un étudiants présent à la conférence-débat qui a eu lieu hier à l'université Kasdi-Merbah de la wilaya de Ouargla, a voulu savoir s'il n'existe pas une éventualité de créer un ministère de la Sécurité en Algérie. «Dans plusieurs pays du monde, il existe un ministère de la Sécurité. Est-ce qu'un tel projet est envisagé en Algérie ?», a demandé cet étudiant. «Nous sommes un des corps des services de sécurité et nous ne sommes pas seuls sur le terrain. Il existe d'autres corps des services de sécurité. Nous travaillons en complémentarité. Je peux vous dire que même en l'absence d'un ministère de la sécurité, nous sommes indépendants, à la direction générale de la sûreté nationale, dans la prise de mesures et d'initiatives. L'organisation de ce salon national de l'emploi en est une preuve puisque c'est une initiative que la DGSN a prise en toute liberté et sans aucune entrave», a répondu Mohamed Benirat. De notre envoyé spécial