L'ancien ministre des Affaires étrangères, M. Mohamed-Salah Dembri, a donné, samedi à Annaba, une conférence consacrée à la médiation algérienne dans l'affaire des otages américains détenus en Iran de novembre 1979 à janvier 1981. Plaçant l'affaire dans son contexte international de l'époque, l'ancien diplomate de carrière et ministre plénipotentiaire hors classe, a affirmé, d'emblée, que l'Algérie a "réussi à trouver, ce qui n'était pas facile, une solution pacifique à la crise des otages américains retenus à l'ambassade américaine de Téhéran". Le conférencier est revenu sur les principaux faits ayant marqué cette affaire juste après la chute, en octobre 1979, du Shah Pahlavi et la mise en place d'un nouveau pouvoir, dirigé par le "guide" de la révolution islamique l'Ayatollah Khomeiny. Le 4 novembre 1979, des centaines d'étudiants iraniens occupent l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran et retiennent en otages 56 diplomates américains. Treize parmi ces otages seront libérés au cours des deux semaines suivantes puis un quatorzième en juillet 1980. "Après de vaines tentatives de libération des otages et au vu de l'impossibilité de parvenir à une solution négociée entre américains et iraniens, l'Algérie a été sollicitée par les deux parties pour servir de médiateur afin de mettre fin à cette situation", a souligné M. Dembri. Ce dernier, qui était au moment des faits secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, dirigé à l'époque par le regretté Mohamed-Seddik Benyahia, a apporté un éclairage singulier sur le rôle de la diplomatie algérienne durant cette crise. Survenue à un moment crucial dans les relations internationales, caractérisées par l'émergence de la revendication d'un nouvel ordre mondial, cette crise a trouvé un dénouement pacifique grâce à médiation de la diplomatie algérienne, a rappelé l'ancien ministre. Au même moment, l'Ayatollah Khomeiny avait émis une fetwa empêchant toute négociation avec les américains, "ce qui a rendu la médiation algérienne extrêmement difficile", a affirmé le conférencier. La diplomatie algérienne, "discrète et éloignée des feux médiatiques", a été "un vecteur principal des aspirations des peuples du tiers monde", a rappelé M. Dembri lors de cette conférence abritée par l'Ecole préparatoire des sciences économiques, commerciales et de gestion d'Annaba.