«Le Front de libération nationale propose de créer le poste de vice-président qui aura des prérogatives limitées», a déclaré hier Abderrahmane Belayat, coordinateur du Bureau politique du parti. Lors d'une rencontre organisée au siège du FLN sur les propositions du parti au sujet de la révision de la constitution, M. Belayat a indiqué que le parti «refuse un régime parlementaire qui dilue le pouvoir», surtout que la conjoncture actuelle de l'Algérie n'est pas favorable car les menaces subsistent et l'économie est encore faible. Les propositions du parti ont pour objectif de répondre aux aspirations du peuple et de se conformer aux défis actuels auxquels fait face le pays, a-t-il expliqué, ajoutant que les droits doivent être préservés. Favorable à un régime semi-présidentiel, le FLN prône l'équilibre entre les pouvoirs législatifs et exécutifs qui doivent être préservés en plus de leur séparation. Mais, le pouvoir exécutif doit être doté de la force nécessaire pour mener sa mission et préserver la stabilité du pays tandis que le pouvoir législatif doit jouer son rôle pour contrôler le gouvernement. Pour sa part, Lamine Cheriet, sénateur et enseignant universitaire, a indiqué que le parti n'a pas encore tranché sur la question du nombre des mandats présidentiels car le débat est encore en cours au sein du parti. Au FLN deux positions s'opposent et sont argumentées. M. Belayat expliquera qu'au sein du Comité central une partie défend la limitation des mandats pour consacrer l'alternance démocratique et la seconde s'oppose à la limitation des mandats présidentiels car elle considère que ceci freine les ambitions politiques. «Le sujet sera tranché en temps opportun», a-t-il soutenu. Lamine Cheriet a ajouté, par ailleurs, que les autres propositions relatives à la révision de la constitution portent entre autres sur la création du poste de l'intermédiaire de la république qui sera un médiateur entre le citoyen et l'administration et sera chargé de recevoir les doléances de la population. Le FLN propose également une démocratie participative qui permettrait au peuple de participer pleinement à la gestion des affaires locales et nationales. Le sénat doit exercer ses prérogatives à travers notamment la possibilité de proposer des lois organiques et autres textes régissant certains domaines qui seraient définis par la constitution. Tout en proposant de garder le même système politique, soit au parlement avec deux chambres, le FLN propose de doter le Conseil de la nation de plus importantes prérogatives. Pour renforcer l'indépendance de la justice, le FLN propose de désigner un juge à la tête du Conseil de la magistrature. Les pouvoirs exécutif, législatif et de justice doivent être séparés. Des articles consacrant le rôle d'utilité publique de la presse privée afin de préserver les intérêts de la société doivent également être introduits. Selon Boudjemâa Souilah, le FLN propose que la révision de la constitution soit votée par les deux chambres et non par voie référendaire.