Plus d'une dizaine de militaires et agents de la Garde nationale tunisienne ont été blessés, dont certains ont eu les membres inférieurs arrachés, au cours d'une opération de déminage dans le djebel Chambi, une région montagneuse au centre ouest limitrophe de l'Algérie. Cette mission, commencée lundi 29 avril, a ensuite tourné à la confrontation avec des groupes djihadistes armés qui ont posé des mines dans ce massif situé à 17 kilomètres au nord-ouest de la ville de Kasserine. Leur traque se poursuivait jeudi 2 mai, tandis que la région a été entièrement bouclée. Cette opération est une première depuis la révolution. Parmi les djihadistes se trouveraient des vétérans islamistes revenus du nord du Mali, selon une source sécuritaire. Du côté du ministère de la Défense tunisien, on parle d'opérations de ratissage et de déminage pour quadriller la zone. Le porte-parole du ministère de la Défense tunisien confirme cependant l'envoi de renforts médicaux à l'hôpital de Kasserine, et d'ambulances près du théâtre des opérations. Puisque ces deux derniers jours, lors d'une traque lancée contre les djihadistes retranchés dans ces montagnes, plusieurs agents des forces de sécurité ont été blessés par l'explosion de mines. Un des hommes, qui a dû être amputé d'une jambe, a raconté que cette région abritait des caches et un site d'entraînement. Il décrit un adversaire organisé et bien armé. De source sécuritaire, les ratissages auraient permis de trouver ces derniers jours des grenades, des manuels de fabrication d'engins explosifs et des téléphones. Le groupe retranché sur le mont Chaambi serait mené par un Algérien et deux chefs tunisiens. Ces accrochages sont récurrents depuis plusieurs semaines dans cette région, surtout depuis que les autorités tunisiennes ont tenté de démanteler un noyau djihadiste qui serait notamment responsable d'une attaque qui a coûté la vie en décembre à un agent tunisien de la garde nationale. La région de Chaambi totalement bouclée par l'armée Interrogé par les médias, le ministère de la Défense tunisien qui dirige les opérations sur le terrain ne s'avance pas pour sa part sur le nombre de combattants armés, mettant en avant la complexité du terrain. " Je n'ai pas d'idée sur leur nombre. La région de Chaambi est immense, on est en train d'essayer de les pourchasser. Pour le moment nous n'avons arrêté personne", a déclaré le représentant de ce ministère, le colonel Mokhtar Ben Naceur. Il n'a pas donné non plus d'informations sur le second groupe qui se trouve dans la région du Kef, une centaine de kilomètres plus au nord, tandis que la région de Chaambi a été totalement bouclée par l'armée tunisienne. Interrogé sur une éventuelle coopération avec l'Algérie, le colonel a indiqué qu'elle se faisait en termes d'échange de renseignements uniquement. " Lorsqu'on a des informations sûres on les échange. Il n'y a pas d'action commune sur le terrain ", a-t-il dit. Le ministère de la Défense tunisien a assuré par ailleurs, qu'aucun combat au corps à corps n'avait encore eu lieu et que les troupes déminaient la montagne à l'aide " d'armes légères et de tirs d'obus ". Elles doivent couvrir un terrain escarpé de 100 km2 dont 60 km2 de forêt.