Les travailleurs des corps communs, les corps spécifiques et techniques de l'enseignement supérieur, affiliés au Snapap, montent au créneau et réclament la prise en charge rapide de leurs revendications sous peine de radicaliser leur mouvement. En effet, après leur grève de cinq jours au mois d'avril dernier, aucun canal de discussion n'a été instauré entre la Fédération nationale de l'enseignement supérieur et la tutelle. Les adhérents au syndicat, las d'avoir battu le pavé à plusieurs reprises en vain, ont décidé de faire pression en menaçant de boycotter les examens de fin d'année devant débuter le 26 mai prochain, selon un adhérent au Snapap à l'université de Bab Ezzouar. Une radicalisation de la base que nous confirme M. Seddiki, membre du bureau national du Snapap. «Il est vrai que nos adhérents de l'université de Tizi Ouzou n'en peuvent plus. Lors de notre dernière assemblée générale, ils ont suggéré qu'en l'absence de réponse de la tutelle de programmer une grève illimitée. Je pense que cette option est notre ultime cartouche après avoir suffisamment patienté. A chaque débrayage, nous accordons du temps à notre tutelle, mais il s'est avéré que cette stratégie n'a pas payé. Je ferais part de la décision de mes adhérents au conseil national lors de notre réunion du 8 mai. Je ne veux pas devancer les décisions qui seront prises lors de cette réunion mais je pense que le conseil national, conscient des attentes de notre base, jugera que l'option de grève illimitée est plausible et qu'elle doit être appliquée d'ici peu», a-t-il déclaré. M. Chaïbi, président de la Fédération nationale de l'enseignement supérieur au Snapap, nous a fait savoir qu'une lettre ouverte avait été adressée, hier, au ministère de l'Enseignement supérieur afin de le sensibiliser sur la situation de ces travailleurs et, surtout, de le responsabiliser vis-à-vis des grèves à répétition qui risquent de miner le secteur durant les examens de fin d'année et la rentrée prochaine. «Dans cette lettre, nous lui avons rappelé nos revendications, fait un récapitulatif de tous nos débrayages et, surtout, nous l'avons de nouveau sollicité pour une audience. Toutefois, nous sommes pessimistes au vu de la stratégie d'indifférence adoptée par notre tutelle. Le comble, c'est qu'il n'a pas daigné nous convoquer une seule fois. C'est pour cela que nous lui enjoignons de prendre ses responsabilités. Dans le cas contraire, nous n'hésiterons pas à nous engager dans un processus de grève cyclique, voire d'empêcher la tenue des examens de fin d'année et l'inscription des nouveaux bacheliers. Nous n'avons pas d'autres choix que de prouver notre capacité de mobilisation pour que notre tutelle daigne se pencher sur nos doléances», a-t-il ajouté. En outre, il s'est réjoui que depuis leur dernier débrayage, le nombre d'adhérents n'a fait que s'accroître et que de nombreuses universités ont décidé de s'engager dans la lutte syndicale aux côtés du Snapap.