Les travailleurs de 36 secteurs de la Fonction publique ont entamé, hier, leur première journée de débrayage à l'appel du Snapap. La participation à l'échelle nationale est estimée à 74%. Dans la wilaya d'Alger, on enregistre pour le secteur de la santé un taux avoisinant les 75%, pour l'enseignement supérieur, la solidarité nationale et les travaux publics un taux de 100%. Le taux de participation le plus élevé à été enregistré dans les wilayas d'Alger, Blida, Mascara. Hadj Saïd Abderrahmane, chargé de l'information au sein du Snapap dans la wilaya d'Alger, a estimé que le taux de participation à cette action a été satisfaisant et espère que la seconde journée mobilisera plus de travailleurs. «Nous sommes en train de gagner du terrain. Nous tentons de convaincre les plus récalcitrants en leur démontrant l'utilité de notre lutte», nous a-t-il dit. A l'université Houari-Boumediène de Bab Ezzouar (USTHB), les travailleurs des corps communs ont battu le pavé dans la matinée. Adel Malaouini, représentant les agents de sécurité à l'USTHB, nous a indiqué qu'une marche avait été organisée au niveau du rectorat. «Nous avons procédé à la fermeture d'un côté de l'institut où 16 amphis ont été fermés. Il n'y a pas de service minimum, seuls quelques accès sont surveillés», nous a-t-il expliqué. Pour sa part, Mohammed Latrèche, vice-président de la Fédération nationale de l'enseignement supérieur, nous a fait savoir qu'environ 600 grévistes avaient pointé aux alentours de 11 heures. Il estime que ce débrayage aura plus d'impact que celui du mois de septembre dernier car il est d'une portée nationale et touche plus de secteurs. «Je souhaite que nos revendications soient réellement prises en charge car notre base s'impatiente, elle risque de nous tourner le dos si notre combat ne se traduit pas sur le terrain. En ce moment, les fédérations nationales de tous les secteurs ont engagé un dialogue avec leurs tutelles respectives. J'espère que tout ceci signe la fin de notre débrayage», nous a-t-il affirmé, jugeant néanmoins que l'option de grève illimitée est prématurée. De son côté, un gardien a estimé que les employés de ménage et les gardiens classés en catégorie 1 sont des professions méprisées. «Nous effectuons le travail d'agent de sécurité alors que nous n'avons ni leurs droits ni leurs protections. De plus, nous ne pouvons avancer dans notre carrière à cause du décret 87bis qui bloque le statut particulier et le régime indemnitaire. Nous demandons son abrogation car nous ne sommes pas en train de vivre mais de survivre», a-t-il dénoncé. Le vice-recteur M. Boudela nous a fait savoir que toutes les revendications internes à l'établissement ont été traitées, exceptées, celles qui ne relèvent pas de ses prérogatives. «Lorsqu'il s'agit de doléances qui relèvent de la loi, l'université n'a aucune marche de manœuvre. J'ai transmis toutes les revendications susceptibles d'avoir un règlement externe auprès de la tutelle. Je ne pense pas que des doléances internes n'ont pas été prises en charge. Toutefois, il est fort possible que des réclamations externes aient été posées sur le plan interne», a-t-il tenu à nous expliquer, ajoutant avoir rappelé à l'ordre l'un des responsables du Snapap à cause de la fermeture des salles de cours. Un enseignant a pour sa part indiqué qu'il soutenait le mouvement en temps que tel mais qu'il regrettait les retombées sur son travail. «La fermeture des blocs nous a pénalisés. Je compatis cependant car nous sommes dans un système mafieux où la gestion est effectuée au jour le jour. Il est temps que les choses soient prises en charge afin qu'on acquiert un enseignement de qualité», a t-il dit.