Fraîchement élu à la tête de la Fédération algérienne de natation, Ahmed Chébaraka aura fort à faire pour redonner à cette discipline son lustre d'autant. Pour l'ex-DTN, avec le temps il finira par appliquer son plan d'action. Le Temps d'Algérie : Quel premier constat faites-vous deux mois après votre élection à la tête de la fédération algérienne de natation ? Ahmed Chebaraka : Les débuts sont toujours difficiles. Ce n'est pas évident de changer d'emblée certaines habitudes à la fédération. Il faut du temps pour mettre en application notre plan d'action. Nous sommes en train de travailler dans ce sens. Vous avez occupé dans le passé plusieurs postes techniques à la FAN. Là c'est la responsabilité de toute une discipline qui pèse sur vos épaules… Ça n'a absolument rien à voir. Lorsque vous êtes athlète ou responsable technique, vous ne vous souciez pas de beaucoup de choses. Mais là c'est complètement différent. Vous devez faire en sorte que tous les compartiments fonctionnent de la meilleure manière au point de passer des nuits blanches, chose qui m'arrive depuis mon élection à la tête de la FAN. La natation algérienne traverse une de ses périodes les plus délicates. Pensez-vous être en mesure de rendre à cette discipline son lustre d'antan ? C'est un défi difficile à relever, mais pas impossible. L'avenir de la natation est lié au développement de la discipline à tous les niveaux. Il y a des priorités pour le moment. En Algérie, le nombre des piscines est insuffisant. Il faut continuer à en construire tout en réglant l'épineux problème lié à l'accès de celles qui existent. Que voulez-vous dire par là ? Ce que je veux dire est simple. Les piscines construites pour la natation doivent revenir en priorité aux nageurs de compétition. Aujourd'hui on constate malheureusement qu'il y a trop d'autres utilisateurs. Il faut au plus vite trouver une solution à ce problème. Pensez-vous que le problème de la rareté des piscines est à l'origine du déclin de la natation algérienne? Entre autres oui. Cela dit, c'est aussi un problème de moyens. On ne peut aller au-delà de nos possibilités. Si on vient aujourd'hui à appliquer le vrai plan de carrière, la préparation d'un athlète de haut niveau oscille entre 500 000 à 1 million d'euros, parfois plus, en fonction de la discipline. Si nous voulons obtenir des résultats probants sur le plan mondial, il faut mettre le prix. Certains parlent de surcharge dans nos piscines beaucoup plus en hiver qu'en été. Qu'avez-vous à dire à ce sujet ? C'est un problème réel et important. Sa solution pourrait résoudre de manière définitive les carences de la natation algérienne. Il faut souligner que l'Algérie est un pays chaud au même titre que Cuba, le Brésil, l'Afrique du sud, le Mexique ou encore les pays de la rive méditerranée. Je ne comprends pas pourquoi nos piscines sont utilisées plus en hiver qu'en été alors que ça devrait être le contraire. Que voulez-vous dire par là ? Tout simplement l'utilisation devrait être rationnelle en été et non en hiver, parce qu'en été le plan de charge du nageur devrait être plus important. Le nageur est plus disponible durant la période estivale, alors qu'en hiver, il est confronté à plusieurs contraintes dont les études, le transport, etc. Quel sera le principal objectif de votre plan d'action? Nous allons nous tourner en priorité vers les ligues et constater sur place les véritables problèmes auxquels elles sont confrontées notamment en matière d'infrastructure. La formation constituera également un des points forts de ce plan d'action. Cela passe par la multiplication des écoles et les moyens didactiques qu'il faudra leur fournir. Pouvez-vous nous parler des équipes nationales? Nous sommes en train d'œuvrer pour une meilleure prise en charge des nageurs seniors dont le nombre est assez important. Mais comme nous nous projetons sur les JO de 2020, les jeunes catégories vont être notre préoccupation majeure. Vous avez été élu au Comité exécutif du Comité olympique algérien. Que pouvez-vous nous dire sur cette nouvelle charge ? C'est un très grand honneur pour moi de faire partie de cette institution. Je m'étais présenté à cette élection car il aurait été anormal que la natation, deuxième sport olympique, n'y soit pas représentée. Ce que je peux vous dire c'est que l'équipe qui est en place est composée d'hommes de terrain, de personnes qui ont pratiqué le sport et savent de quoi elles parlent. Autour du président Mustapha Berraf, le Comité exécutif est prêt à redonner à l'olympisme algérien la stature qu'il mérite.