Il y a de cela quatre ans, en février 2005, Noureddine Benziane, psychologue praticien, âgé alors de 42 ans, reçoit à Tokyo le premier prix de l'Association internationale des psychologues praticiens. En février 2009, le psychologue et expert en matière de lutte antiterroriste n'avait pas droit à un prix, mais à une condamnation à quatre ans de prison… pour «collaboration avec un Etat étranger au préjudice de l'intérêt national». Alors qu'il était chargé d'une mission humanitaire, consistant en la prise en charge psychologique d'enfants en Irak, le chef de la délégation internationale de psychologues, Noureddine Benziane, a avoué lors de son procès avoir rencontré, durant son séjour dans la ville de Mossoul, des kamikazes chargés de perpétrer des attentats suicide hors d'Irak. La justice a reproché à l'accusé de n'avoir pas informé les autorités algériennes, lui qui avait également rencontré des détenus dans une caserne britannique à Bassorah. Parmi les détenus, cinq ressortissants russes lui auraient demandé de les aider en informant leurs proches. Chose promise, chose due ! Dès son retour en Algérie, le psychologue avait pris attache avec l'ambassade de Russie. Il s'était ensuite rendu au siège de la représentation diplomatique russe, sise à Hydra, pour faire part de ses informations. M. Benziane, en plus du fait qu'il n'avait pas prévenu les autorités algériennes, aurait demandé un million d'euros à la chancellerie russe. «Je n'ai pas reçu cette somme», a-t-il déclaré dimanche devant le juge. Le prévenu a reconnu avoir adressé, dès son retour au pays, aux ambassades du Canada, de France, d'Espagne, de Grande-Bretagne et du Qatar des correspondances pour leur faire part d'informations, recueillies dans des camps d'entraînement en Irak, sur des attentats suicide planifiés par des groupes terroristes pouvant les cibler. M. Benziane n'avait reçu qu'une seule réponse provenant de l'ambassade du Qatar. A sa sortie de l'ambassade, le psychologue «espion» fut arrêté. Dimanche, lors du procès, le ministère public a requis 20 ans de prison ferme contre l'accusé. En juillet 2007, un journaliste algérien, accusé d'espionnage au profit d'Israël, a été condamné à 10 ans de prison par le tribunal criminel de Tizi Ouzou. Saïd Sahnoun, 44 ans, journaliste en Côte d'Ivoire au moment des faits, a été accusé d'avoir recueilli et fourni des informations à caractère militaire sur l'Algérie et certains pays arabes au Mossad. Il avait été arrêté en 2005 au Maroc et livré aux autorités algériennes.