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«Nous demandons au Premier ministre de prendre ses responsabilités et d'engager un dialogue» L'intersyndicale a observé hier un sit-in devant le ministère de la Santé :
Malgré des conditions météorologiques peu clémentes et un dispositif de sécurité important, les praticiens de la santé ont participé massivement au sit-in organisé hier à l'appel de l'intersyndicale de la santé. Ce sit-in, organisé sur la place jouxtant le ministère de la Santé, avait toutefois mal débuté puisque les forces de l'ordre ont placé des sabots sur les véhicules des praticiens venus manifester, un geste qui leur a fort déplu, et pour signifier leur mécontentement, ils se sont rapidement mobilisés sur la route, provoquant ainsi un léger embouteillage. En fin de matinée, les secrétaires généraux des quatre syndicats composant l'intersyndicale (SNPSP, SNAPSY, SNPSSP, SNPEPM), avaient entamé des pourparlers afin d'être reçus par la tutelle. Ils ont finalement reçu une fin de non-recevoir «sans aucune justification», a-t-on appris. Pour exprimer leur désapprobation face à la position de la tutelle, les secrétaires généraux des quatre syndicats, accompagnés des membres de leurs bureaux exécutifs respectifs, ont entamé une marche en direction du ministère après moult négociations avec un représentant de la police. Vêtus de l'emblème national, sous les applaudissements et les youyous des adhérents, ils se sont dirigés vers le portail du ministère de la Santé. M. Merabet du SNPSP a regretté que «les portes soient restées fermées en dépit des déclarations du ministre qui a toujours affirmé être un homme de dialogue». «Nous demandons au Premier ministre de prendre ses responsabilités et d'engager un dialogue. Nous tenons à signifier que les raisons de la contestation perdurent, le préavis est renouvelable et il court toujours. Le mouvement devrait se durcir si la tutelle continue à nous nier notre droit de manifester», a-t-il affirmé. Pour M. Yousfi du SNPSSP, le ministre entretient un «double langage». Agressions contre des praticiens Par ailleurs, deux praticiennes exerçant au CHU de Béni Messous ont révélé que ce mardi, au deuxième jour de leurs mobilisations, des praticiens ont été victimes d'agressions au niveau des urgences. «Le parent d'un patient a agressé une praticienne qui avait jugé que son cas n'était pas urgent. Un toxicomane a également agressé une infirmière qui était seule. Les agents de sécurité n'assurant pas leurs tâches, nous nous retrouvons face à un flux de patients difficiles à gérer. Le toxicomane voyant que personne n'était sur place pour le maîtriser s'en est pris à cette infirmière avant de s'automutiler au niveau de la tête. Par peur de débordement, on a dû s'enfermer dans nos bureaux. J'estime que nous en sommes arrivés à ce stade car le ministre a tenté de dresser la population contre nous. L'administration du CHU ne nous a pas suffisamment assistés. Nous avons déposé plainte au commissariat et j'ai orienté le toxicomane en psychiatrie», a-t-elle déclaré, s'alarmant que la population finisse par prendre en tenaille les praticiens. M. Kedad du SNAPSY a regretté que «dans ses dernières déclarations, le Premier ministre n'ait pas justifié par des motifs réglementaires son refus d'amender le statut particulier». Il a expliqué que «dès aujourd'hui, une réunion d'évaluation des SG de l'intersyndicale allait se tenir et être l'occasion de décider des suites à donner à ce mouvement».