Les syndicats de la santé reviennent à la charge. Ils ont décidé de renouer avec le mouvement de protestation en entamant une grève générale cyclique de trois jours à compter d'aujourd'hui. L'échec des négociations entre le ministère de la Santé et les différents représentants syndicaux a eu pour conséquence le recours au débrayage les 6, 7 et 8 mai, répondant favorablement à l'appel de l'Intersyndicale des professionnels de la santé (ISPS), qui rassemble quatre syndicats, à savoir le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), le Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy) et le Syndicat national du personnel de l'enseignement du paramédical (Snpepm). Il est à noter, en outre, qu'un sit-in est prévu mercredi prochain à 11h devant le siège du ministère de la Santé. En outre, les corps communs de la santé ont entamé, hier, leur débrayage cyclique de trois jours, du dimanche 5 au mardi 7 mai, à travers tout le territoire national. La grève «cyclique» de trois jours prévue aujourd'hui concerne les spécialistes de la santé publique, les psychologues, les généralistes et les professeurs d'enseignement paramédical à travers tout le territoire national. Il faut rappeler que l'ISPS a indiqué dans son appel que le recours à cette démonstration de force fait suite à «la non-satisfaction de leurs revendications, après huit mois d'attente, en dépit des instructions du Premier ministre allant dans le sens de la prise en charge de ce dossier». L'appel a été lancé samedi lors d'une conférence de presse, «pour une grève de trois jours renouvelable à partir d'aujourd'hui». Selon son président, l'ISPS est disposée au dialogue pour éviter la pénalisation du patient. De son côté, le président du SNPSP, qui regrette l'échec du dialogue engagé avec la tutelle depuis des années, a indiqué que «devant le silence et l'incapacité de la tutelle qui a déclaré que les revendications de l'Intersyndicale dépassent les prérogatives du ministre de la Santé, les quatre syndicats ont décidé, à l'unanimité, de recourir à la protestation publique pour la énième fois, afin de défendre leur plate-forme de revendications communes». De son côté, le président du Snapsy a souligné que «les syndicats sont prêts à répondre aux convocations de la justice». Il a ajouté que l'administration concernée devra faire son travail dans les règles pour permettre aux syndicalistes de se présenter devant les juridictions dans les délais, au lieu de les porter absents à cause d'un courrier qui ne leur est pas parvenu à temps. Quant au président du Snpssp, il a indiqué «qu'on ne peut pas s'attendre à grand-chose d'un médecin, si lui-même manque de moyens minimaux pour répondre aux besoins des patients». Par ailleurs, selon l'APS, le responsable de la communication du ministère de la Santé a rappelé que son institution a tenu «40 réunions avec les différents syndicats de la santé depuis décembre 2012». Il a estimé qu'«aucune avancée ne peut être réalisée entre les deux parties, si les conditions ne sont pas réunies», pour trouver une solution aux problèmes posés, faisant allusion à la menace de grève. Pour rappel, la plate-forme de revendications des travailleurs de la santé est composée de 14 points, dont la révision des statuts particuliers et du régime indemnitaires des corps communs, aides-soignants et infirmiers brevetés, l'intégration des 19 000 vacataires et contractuels dans des postes permanents, l'augmentation des salaires de 40%, au lieu des 10% accordés récemment, la participation de l'Union nationale à toutes les commissions afférentes au secteur, ainsi qu'à la politique de la santé nationale».