Le puissant mouvement d'opposition chiite Al-Wefaq a accusé vendredi les forces de sécurité de Bahreïn d'avoir attaqué le domicile du plus haut dignitaire chiite du royaume, et fait porter aux autorités la responsabilité de cet acte "dangereux". "Des dizaines de soldats en armes ont attaqué la maison de l'ayatollah Issa Qassem vendredi à l'aube à Diraz, à l'ouest de la capitale Manama", a affirmé le Wefaq dans un communiqué. "Les soldats accompagnés de membres masqués des forces civiles ont commis un crime odieux en attaquant le domicile de l'ayatollah Qassem, en détruisant et en terrorisant des femmes et des enfants", a estimé le groupe, en disant faire porter au "régime bahreïni jusqu'au plus haut niveau l'entière responsabilité de cet acte dangereux". Selon le Wefaq, "les soldats n'ont formulé aucune demande après cette attaque pour laquelle ils n'ont donné aucune explication". Vendredi, des milliers de partisans de l'opposition ont manifesté dans plusieurs villages chiites pour protester contre la perquisition du domicile de cheikh Qassem, selon des témoins. Le dignitaire, connu pour son soutien à l'opposition, n'était pas présent à son domicile que les soldats ont quitté une fois la fouille terminée, a précisé le Wefaq. Ce dernier a diffusé une photo montrant la porte endommagée ainsi que d'autres dégâts provoqués par la perquisition. Les autorités n'ont pour le moment pas réagi ni fait état de cette perquisition. Mais le ministère de l'Intérieur a annoncé vendredi que deux policiers avaient été blessés à l'aube lors de heurts avec des protestataires à Diraz, le village de cheikh Qassem. Les deux policiers ont été touchés par "une arme de fabrication locale", a ajouté le ministère dans un communiqué, indiquant que des unités de lutte anti-terroriste avaient été envoyées en renfort dans le village pour retrouver "les personnes impliquées dans cet acte terroriste". Des heurts nocturnes ont opposé les forces anti-émeutes et des centaines de manifestants dans plusieurs villages chiites où les protestataires ont réclamé "la chute du régime", selon des témoins. Bahreïn est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par les chiites, majoritaires dans le royaume, contre la dynastie sunnite des Al-Khalifa.