Les salafistes djihadistes comptent faire une démonstration de leur force, demain, en Tunisie. Un meeting est prévu dans la ville de Kairaouan. Cette grand messe djihadiste a été interdite par le gouvernement mais le mouvement Ansar al-Charia maintient l'événement et attend plus de 40 000 personnes. La réponse d'Ansar al-Charia au chef du parti Ennahda, qui annonçait, jeudi, l'interdiction de son meeting annuel, n'a pas traîné : «Nous ne demandons pas l'autorisation du gouvernement pour prêcher la parole de Dieu. Nous mettons en garde contre toute intervention de la police pour empêcher le congrès», a prévenu le porte-parole du mouvement djihadiste en conférence de presse dans une mosquée de Tunis, selon RFI. Et d'ajouter : «Le gouvernement sera responsable de toute goutte de sang qui sera versée.» Malgré l'interdiction, la principale organisation djihadiste tunisienne compte donc bien défier le gouvernement et attend plus de 40 000 sympathisants demain au pied de la Grande mosquée. Certains ont d'ailleurs déjà commencé à prendre la direction de Kairouan à pied. C'est le cas notamment des djihadistes de Sidi Bouzid. Toutes les forces de police du pays sont en alerte ce week-end pour les accueillir. Dans ce contexte, le président de la République Moncef Marzouki a demandé, hier, aux chefs djihadistes de condamner le terrorisme et s'est dit «déterminé à recourir à tous les moyens militaires et sécuritaires dont il dispose».