«Les gestionnaires des entreprises publiques sont à l'origine du dysfonctionnement de ces unités», a déclaré le ministre des Finances Karim Djoudi, jeudi, précisant que l'Etat a pompé des sommes colossales pour relancer ces entreprises, particulièrement le secteur public industriel. Prenant part à une réunion avec les présidents de directoire des SGP présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, Djoudi a rappelé dans ce contexte l'effort financier engagé par l'Etat ces dernières années pour assainir, à concours de plus de 1000 milliards DA, les situations financières du secteur public. Ainsi, 900 milliards DA ont été consacrés à cet assainissement auxquels s'ajoutent 60 milliards DA pour le soutien des fonds de roulement et 29 milliards DA pour la prise en charge des agios bancaires impayés. Et avec un engagement bancaire de 2138 mds DA au profit du secteur public, le gouvernement aurait souhaité avoir un bon niveau de dividendes versés au Trésor public, a dit M. Djoudi. Or le montant des dividendes versé au budget de l'Etat en 2011 par le secteur public industriel n'a pas dépassé 1,4 md DA, contre une trentaine de milliards versés par les banques, a-t-il relevé. A cet effet, il invite les entreprises publiques industrielles «à adopter une démarche plus agressive en termes d'initiatives et de conquête des marchés et ne plus continuer à compter exclusivement sur le soutien de l'Etat». Djoudi a appelé ces entreprises à sortir du «tout Etat». «L'entreprise publique ne devrait pas d'ailleurs avoir les mêmes objectifs que l'Etat qui ne cherche pas la profitabilité», a-t-il souligné. Appuyant les propos du Premier ministre qui a sommé les EPE industrielles à aller plus vers le partenariat étranger, M. Djoudi a proposé aux présidents des 26 SGP présents à la réunion ainsi que l'ensemble des entreprises publiques à tenter d'attirer des partenaires étrangers en leur proposant, entre autres, des «fiches de projets» bien détaillées, des documents indisponibles actuellement en dépit de leur importance pour les partenaires.