«La marche n'est pas une fin en soi. Le plus important, est de marquer l'action de manière pacifique pour l'intérêt du pays.» Empêchés par les éléments de la Sûreté nationale, en plus de l'absence de l'autorisation de la wilaya d'Alger qui n'a pas répondu à leur demande, plus d'une centaine d'architectes se sont contentés de se réunir au siège du Cnoa d'Alger et ce à défaut de la marche. «La marche n'est pas une fin en soi. Le plus important c'est de marquer l'action et continuer notre lutte pacifique qui va dans l'intérêt du pays», a souligné Djemaï qui a pris la parole lors de cette assemblée. Pacifique jusqu'au bout, le Conseil national de l'Ordre des architectes (Cnoa) a transformé la marche qui a été prévue hier, du siège du Cnoa d'Alger vers la chefferie du gouvernement, en une assemblée générale qui a regroupé les représentants de 30 wilayas des quatre coins du pays. Munis de leurs casques de chantier soulignant leur nature de bâtisseurs engagés pour l'intérêt général, les interventions des architectes ont, à cette assemblée été d'une lucidité et d'un sens de responsabilité exemplaires. «L'administration du secteur de l'habitat veut exclure l'intelligence et la création algérienne en excluant les architectes des projets de réalisation», ont-ils déploré. Les architectes algériens, eux aussi, veulent travailler sous la tutelle de la présidence de la République ou la chefferie du gouvernement comme c'est le cas dans bon nombre de pays développés. De son côté, Athmane Touileb, président du Cnoa, qui ne mâche pas ses mots, a dénoncé une fois de plus, «le piétinement de la loi en vigueur par l'administration du ministère de l'Habitat». «Malgré les recommandations du président de la République d'octroyer 20% de la commande de logements aux jeunes architectes. En vain. Malgré la circulaire du Premier ministre Ahmed Ouyahya dans limiter le recours aux bureaux d'études étrangers pour mettre en valeur les compétences locales et mettre un terme aux spectres de passation des marchés aux étrangers de manière sournoise, rien n'est appliqué sur le terrain» souligne-t-il. Par ailleurs, les membres du Cnoa ont rendu un vibrant hommage aux deux architectes, en l'occurrence Nourredine Khelfi et Azzedine Belahcene qui ont été poursuivis en justice par le ministère de l'Habitat, pour avoir osé dénoncer ce qu'ils ont jugé «anormal.» «A travers cette plainte, c'est tout le Conseil national de l'Ordre des architectes qui est visé», selon les intervenants, tout en saluant le courage et l'engagement de ces deux architectes. Aussi, dans le cas où leurs préoccupations ne sont pas réellement prises en charge, les architectes algériens vont enrôler les étudiants en architecture afin de renforcer le mouvement de la corporation. «Les futurs architectes algériens, vont subir la même situation que nous», ont prévenu les étudiants des Ecoles nationales d'architecture en Algérie. Enfin, une délégation des architectes a été reçue par la chefferie du gouvernement, hier en fin d'après-midi. Une délégation de cinq membres du conseil national de l'Ordre des architectes (Cnoa), a été reçue hier, par un des conseillers du Premier ministre, Ahmed Ouyahya à la chefferie du gouvernement, a-t-on indiqué dans un point de presse qui a été organisé au siège du Cnoaa (Bureau d'Alger).Une plate-forme de revendication a été déposée par la délégation qui fera l'objet d'étude par le Premier ministre, selon les représentants de la délégation du Cnoa.Outre le dépôt du document et l'accueil qui leur à été réservé, les membres du Cnoa, ont fait part de leur satisfaction d'avoir été reçus par les représentants de Ahmed Ouyahya. «Nous ne pouvons pas nous prononcer sur le résultat de cette journée de protestation du 29 janvier 2012, tant que ce n'est qu'un début dans notre démarche pacifique, qui va dans l'intérêt public», selon un des membres de la délégation.