Un mois après l'ouverture par le ministère de l'Intérieur de l'opération de retrait des formulaires de souscription des signatures à l'élection présidentielle d'avril, la situation semble se débloquer de manière heureuse pour les candidats indépendants. Après avoir été confrontés à de multiples entraves administratives lors du retrait des formulaires, les trois candidats indépendants, Rachid Bouaziz, Abdallah Tamine et Loth Bonatero, se sont félicités de la décision, prise jeudi par le ministère de l'Intérieur, de leur remettre un nombre supplémentaire de formulaires. Les candidats nous ont affirmé avoir retiré jeudi 30 000 formulaires. «Le directeur général des libertés publiques au ministère de l'Intérieur, Mohamed Talbi, qui nous a reçus, s'est engagé à nous remettre le reste des formulaires au courant de cette semaine», nous révèle M. Bouaziz qui n'a retiré que 5000 formulaires au début de l'opération. Les grandes wilayas sont les cibles prioritaires de M. Bouaziz dans sa stratégie de collecte des signatures. «Nous nous sommes concentrés sur les grandes villes : Médéa, Djelfa, Constantine… Actuellement, nous avons dépassé le cap des 1500 signatures à Batna, Djelfa et Tlemcen», a affirmé M. Bouaziz. Ce dernier a dénoncé par ailleurs les entraves rencontrées au niveau de certaines communes. «Les APC de certaines localités exigent des signataires la présentation de la carte de vote, ce qui est contraire à la loi», regrette notre interlocuteur. Pour sa part, Abdallah Tamine souligne qu'il n'avait retiré que 1000 formulaires au début de l'opération. «Nous avons réussi à les faire signer à Alger. Sur les 30 000 formulaires que nous venons de recevoir, 50% ont été déjà distribués dans les wilayas», a indiqué l'ancien chargé de communication du ministère des Affaires religieuses. Ce dernier a déploré les entraves rencontrées au niveau de l'administration centrale qui, selon lui, freine les candidats indépendants. Après avoir pris la décision de recourir aux instances internationales pour dénoncer les entraves administratives qu'ils ont rencontrées, les candidats indépendants semblent avoir décidé d'abandonner cette piste. Loth Bonatero a reconnu que la situation de blocage est définitivement dépassée. Le recours à l'ONU n'a plus de raison d'être, explique notre interlocuteur. «Je suis contre l'internationalisation de nos affaires internes», a souligné de son côté M. Bouaziz. Et à M. Bonatero de conclure avec une note d'espoir. «Je jouis d'une grande popularité qui me permet de collecter les 75000 signatures», a-t-il affirmé.