L'entrepreneur et les architectes qui l'ont conçu se rendent assez souvent accompagnés de personnes qui désirent se faire soigner à l'hôpital ophtalmologique de l'amitié algéro-cubaine à Djelfa. Ce n'est pas simplement pour cela, ils présentent leur chef-d'œuvre — il y a de quoi être fier — à d'autres clients potentiels pour apprécier la qualité du travail. C'est dire qu'il n'y a pas eu du bâclage dans les travaux de réalisation et que l'œuvre remplit toutes les conditions requises. Aujourd'hui, ils ne peuvent plus avoir de guides parmi le personnel hospitalier cubain tellement la charge est devenue très importante. Pour être pris en charge il faut un rendez-vous de quelques jours ou semaines. Chaque jour, la direction de l'hôpital ophtalmologique de l'amitié algéro-cubaine prévoit des places pour ceux qui viennent de loin ou de l'étranger, l'agent chargé de la réception explique le côté humain qui anime la direction de l'hôpital. Les hôtels affichent complets depuis l'ouverture et la mise en service de ce fleuron. Une nouvelle ère pour Djelfa, le tourisme médical la sort de sa torpeur. Deux nouveaux hôtels de grand standing ouvriront bientôt leurs portes pour répondre à ces besoins. Doté d'une capacité de 120 lits, l'hôpital ophtalmologique de l'amitié algéro-cubaine est encadré par quarante chirurgiens qui peuvent assurer plus de 100 000 interventions annuellement. Il a été mis en service le 19 avril 2008, lors d'une cérémonie à laquelle étaient présents les ministres de la Santé des deux pays, Amar Tou du côté algérien et son homologue cubain José Ramon Balaguer. M. Tou avait déclaré : «La ville de Djelfa peut s'enorgueillir d'avoir le plus grand hôpital de cette spécialité à l'échelle régionale, arabe et continentale.» Quant au ministre cubain de la Santé, M. Balaguer, «la mise en service de l'hôpital ophtalmologique de l'amitié algéro-cubaine entre dans l'histoire des deux pays et traduit le sentiment d'une solide et ancienne amitié entre les deux peuples». Plus de 28 000 personnes sont en fait soignées par 40 chirurgiens qui espèrent rentabiliser leur investissement qui doit tourner autour de 100 000 interventions annuellement. Ce ne sont pas uniquement les Algériens qui se font soigner à l'hôpital de l'amitié algéro-cubaine. Des Maliens, des Mauritaniens, des Nigériens et surtout des Tunisiens. Pour ces derniers, la vapeur s'est renversée ; dans un passé récent les Algériens se déplaçaient en ce pays pour se faire soigner sans garantie. Ce n'est pas l'unique hôpital réalisé par l'Etat cubain en Algérie. Six autres cliniques de capacité moindre verront le jour à Ouargla, Béchar, Tamanrasset, El Oued, Sétif et Tlemcen. Le coût global de l'investissement cubain dans ce domaine en Algérie est de l'ordre de 300 millions de dollars. Alors que le coût de la visite n'excède pas l'équivalent de 9 euros.