Le financement bancaire de l'économie a connu une progression de 6,27% au premier trimestre 2013 à 4.568 milliards (mds) de DA, dopé par les mesures de facilitation bancaires prises par le gouvernement en janvier dernier, indique le rapport de la Banque d'Algérie, présenté lundi par son gouverneur, M. Mohamed Laksaci. A fin mars 2013, les crédits bancaires aux entreprises privées ont atteint 2.044,5 milliards (mds) de DA contre 1.947,05 mds de DA durant la même période de l'année 2012, alors que les crédits bancaires accordés aux entreprises publiques se sont établis à 2.205,2 mds de DA. A ce titre, M. Laksaci a annoncé de nouvelles dispositions bancaires pour le financement de logements promotionnels qui vont se traduire, selon lui, par une hausse des crédits hypothécaires. "Le dynamisme des crédits bancaires à l'économie traduit l'amélioration de la structure et des conditions de financement, suite à l'important soutien financier apporté par l'Etat aux PME", commente le gouverneur. Toujours dans le financement de l'économie, M. Laksaci précise que le fort rythme de progression des crédits à l'économie a été le principal élément déterminant de l'expansion monétaire au premier trimestre 2013 même si cette dernière a connu une décélération par rapport à la même période de 2012. L'agrégat de la masse monétaire M2 (monnaie fiduciaire et dépôts bancaires) a, en effet, enregistré un taux de croissance de 3,45% de janvier à mars 2013 contre 5,98% au titre du premier trimestre 2012. Mais, eu égard au niveau élevé de l'inflation enregistré au cours de l'année 2012, la BA a introduit dés mi-janvier dernier un nouvel instrument de reprise de liquidité à six mois à un taux de rémunération de 1,50% qui vise à absorber le surplus des liquidités des banques. "C'est un coût important, celui supporté par la BA pour résorber la liquidité qui se traduit en inflation", signale à ce propos le dirigeant de la BA. La liquidité bancaire est restée stable au premier trimestre 2013, atteignant 2.865,9 mds de DA contre 2.876,2 mds de DA à fin décembre 2012, dont 1.350 mds de DA ont été absorbés par l'instrument reprise de liquidité. Inflation: tendance à la décélération Après 19 mois de tendance haussière ininterrompue, de juillet 2011 à janvier 2013, l'inflation en moyenne annuelle s'est décélérée pour le deuxième mois consécutif en mars. En effet, le taux d'inflation en moyenne annuelle s'est établi à 8,07% à mars 2013 contre 8,56 % en février et 8,91% en janvier. La BA table à ce propos sur une moyenne d'inflation annuelle pour 2013 oscillant entre 4,86% et 5,6%. Ces prévisions ont été établies sur la base des données d'avril. "En 2013, et compte tenu de la réduction des dépenses courantes de l'Etat, notamment celles de personnel, il est probable que la demande de consommation courante n'augmente pas substantiellement", prévoit-on auprès de la BA. Les facteurs ayant provoqué le choc de 2012, où l'inflation a frôlé les 10% n'étant plus opérants en 2013 car les imperfections du marché de la distribution qui poussent les prix à la hausse n'auront probablement pas le même effet amplificateur qu'en 2012 à cause de l'absence de choc de la demande. Le dinar déprécié face au dollar, stable face à l'euro Le rapport de la banque d'Algérie pour le premier trimestre 2013 fait ressortir une dépréciation de 4,02% de la monnaie nationale face au dollar (75,1534 DA pour un dollar), comparée à la même période de 2012. Mais comparé au quatrième trimestre 2012, le dinar s'est apprécié de1% face à la monnaie américaine, soit un cours de 78,1783 DA pour un dollar. En revanche le cours moyen trimestriel du dinar contre la monnaie européenne est de 103,2113 DA pour un euro au premier trimestre 2013, stable par rapport au premier trimestre de 2012 (103,1363 DA pour un euro), et en légère dépréciation par rapport au quatrième trimestre 2012 (102,4011 DA pour un euro).