Maître Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la promotion des droits de l'homme (CNCPPDH), apporte ici quelques éclaircissements sur l'évolution de l'affaire du diplomate algérien, Mohamed Ziane Hasseni, pris en otage par la justice française. L'affaire du diplomate Hasseni tarde à connaître son épilogue, pourquoi ? Oui, je suis entièrement d'accord avec vous, cette affaire sombre dans la lenteur. Et ce, même si le juge d'instruction initial a été remplacé par un autre. Vous ne pensez pas que les autorités algériennes doivent réagir vigoureusement par rapport à cette lenteur ? Vous savez, le ministère des Affaires étrangères a pour habitude de travailler dans la discrétion. Toutefois, un diplomate est entre les mains d'une justice étrangère. Et c'est une affaire qui ne concerne pas uniquement la personne de M. Hasseni, mais tout un Etat, car ce dernier est un représentant de l'Algérie en France. Pour ce qui est de la défense, il n'y a aucun problème par rapport aux avocats, y compris les avocats étrangers, qui sont capables de mener à bon port l'affaire. Le problème n'est pas dans la défense, mais dans l'inertie du juge français. Pourquoi justement le juge fait-il traîner cette affaire ? Y a-t-il des dessous qu'on ignore ? A mon humble avis, les autorités judiciaires françaises veulent impliquer l'Etat algérien. Voilà le problème qui se pose. La justice française cherche à prouver que Hasseni a agi sur ordre de l'Etat algérien.