Rien ne va plus au sein de l'entreprise Algérie Télécom Annaba. Après les scandales à répétition que vit cette entreprise et dans lesquels des cadres, employés et certains syndicalistes sont directement impliqués, un mouvement de grève surprise a été déclenché lundi dernier par près de 200 employés et qui a touché les Actels de Bouzered, Port, El-Bouni et le centre de production de la même localité pour dénoncer la suspension de 16 agents ayant des démêlés avec la justice. Ce débrayage a été d'emblée qualifié par la direction de «grève illégale et sauvage». Ce mouvement a généré un préjudice énorme aussi bien à l'entreprise qu'aux particuliers, a-t-on appris. Cette action fait suite à une lettre du secrétaire général de la section syndicale de la direction des opérations des transmissions de la wilaya d'Annaba à l'adresse du président-directeur général d'Algérie Télécom pour demander son intervention concernant certains points, notamment l'annulation d'un article du règlement intérieur qui stipule que tout employé de l'entreprise faisant l'objet de poursuites judiciaires doit être suspendu. Alors que certaines sources proches de la direction pensent que «cette mesure de suspension est une mesure préventive du règlement intérieur qui ne devrait nullement inquiéter les travailleurs, car une fois leur innocence reconnue, ils réintégreront leurs postes avec tous les dédommagements qui leurs sont dus ; ceux qui sont pour l'abrogation de l'article 113 du règlement intérieur craignent fortement pour leur avenir et n'ont sûrement pas la conscience tranquille. «Dans le milieu d'AT Annaba, selon des sources crédibles, «il serait ces jours-ci question de vente de matériels, prétendus réformés, à des personnes qui auraient des liens de parenté avec certains syndicalistes à des prix dérisoires». Il s'agirait, entre autres, d'une ambulance du service social et d'un véhicule de marque Kangoo, ayant été accidenté et abandonné chez un garagiste et cela depuis des années. Ceci alors que l'affaire des 93 milliards fait à ce jour l'objet d'une enquête judiciaire. Ce scandale avait éclaté suite à des plaintes de particuliers et d'institutions, relatives à des factures exorbitantes de certaines redevances téléphoniques de lignes censées être résiliées depuis des années. Il en est de même pour l'autre affaire Mobilis, déclenchée suite à la remise du dossier d'inspection au wali délégué chargé de la sécurité et cela en 2005. D'ailleurs, des citoyens de la cité Saf Saf, de la plaine ouest, s'étaient insurgés devant les pannes récurrentes du téléphone et d'Internet et avaient alerté les éléments de la 8e sûreté urbaine qui les ont orientés vers la direction des opérations des télécommunications (DOT) dont le premier responsable a finalement reçu un groupe de représentants de ces contestataires. Quant à l'avènement du système chinois MSAN qui devrait au terme de sa réalisation réduire les dérangements téléphoniques et améliorer le débit de la connexion Internet, il n'en est encore rien.