Trois hommes, dont un officier marinier, interpellés lundi en France dans le cadre d'une enquête antiterroriste sur une cellule islamiste démantelée en octobre, ont été mis en examen et incarcérés vendredi. Les trois hommes ont été inculpés pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet. L'un des trois inculpés, le militaire, est le frère d'un homme soupçonné d'être parti combattre aux côtés des islamistes opposés à Bachar Al Assad en Syrie. Les enquêteurs soupçonnent cet officier marinier d'avoir pu apporter une aide au départ de ce combattant islamiste ou de lui avoir apporté un soutien matériel, a-t-on ajouté. Les deux autres inculpés sont soupçonnés d'avoir été en lien avec les membres de la cellule de Torcy, près de Paris, et Cannes dans le sud, démantelée en octobre. L'officier de la marine basé à Toulon est âgé de 23 ans tandis que les deux autres hommes, connus de la justice pour des affaires de droit commun, ont 26 et 29 ans. C'est ainsi qu'avec ces trois hommes, désormais le nombre de personnes mises en examen dans cette enquête est de 14. Auparavant, un homme de 24 ans avait été mis en examen le 11 juin après que sa femme eut alerté les enquêteurs sur un «projet» de son mari, dans des termes flous. L'affaire en question remonte au 19 septembre où une attaque à la grenade d'une épicerie juive à Sarcelles en région parisienne avait conduit au démantèlement d'une cellule islamiste composée de personnes ayant pour certaines d'entre elles le profil de délinquant converti à «l'Islam radical». Le coup de filet d'octobre qui a suivi cette attaque avait été marqué par le décès du chef présumé de cette cellule, Jérémie Louis-Sidney, tué par des policiers sur lesquels il avait tiré alors qu'ils venaient l'arrêter. Les enquêteurs pensent que plusieurs des suspects poursuivis dans ce dossier ont participé à la mise en place d'une filière visant à rejoindre des groupes armés à l'étranger pour y mener le djihad. Par ailleurs, les spécialistes estiment que plusieurs dizaines de Français se sont rendus ou ambitionnent de se rendre en Syrie.