Plusieurs opérations policières ont été menées ces derniers jours dans les milieux islamistes en France. Une «cellule» islamiste a été démantelée et l'un de ses membres, un Français de 33 ans d'origine antillaise, a été abattu à Strasbourg. Les policiers ont indiqué que Jérémy Louis-Sidney a ouvert le feu sur les forces de sécurité venues l'interpeller. Les forces de police ont poursuivi les perquisitions dans plusieurs endroits de l'Hexagone, notamment à Cannes où deux individus sont soupçonnés d'appartenir à la «cellule» islamiste démantelée dans le cadre de l'opération antiterroriste menée dans toute la France. Au moins un appartement a été perquisitionné et une voiture fouillée. Les deux hommes interpellés samedi à Cannes, âgés de 19 ans et 23 ans, ont hébergé Jérémy Louis-Sidney, soupçonné d'avoir commis un attentat le 19 septembre dans une épicerie casher de Sarcelles (Val d'Oise). L'homme, qui logeait régulièrement chez plusieurs connaissances, est parti mercredi de Cannes pour se rendre à Strasbourg chez sa deuxième compagne, selon la police. Les enquêteurs ont notamment perquisitionné le domicile de son ex-compagne cannoise enceinte et qui a déjà un fils d'un an, a-t-on ajouté de même source. Jérémy, qui s'est radicalisé progressivement en arrêtant l'alcool et en allant rencontrer des imams dans des pays du Maghreb, critiquait le mode de vie à l'occidentale de sa compagne cannoise en montrant en exemple l'attitude de celle qui vivait à Strasbourg, selon une source policière. «C'est une opération très sérieuse, d'envergure, qui est lancée déjà depuis plusieurs semaines et qui vise à démanteler des réseaux terroristes», a indiqué le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. François Hollande a exprimé «la détermination entière de l'Etat à protéger les Français contre toutes formes de menaces terroristes». Des sources policières ont insisté sur la détermination et la violence de ces personnes, des Français nés dans les années 1980 et 1990. Un autre membre présumé de la cellule, interpellé à Torcy, en Seine-et-Marne, était armé d'un 22 long rifle, «une arme prête à tirer», selon le procureur de Paris, François Molins. Cette opération est liée à l'enquête sur le jet, le 19 septembre, d'une «grenade défensive yougoslave» dans une épicerie casher de Sarcelles dans le Val-d'Oise, a précisé le magistrat. Les enquêteurs ont découvert, le 25 septembre, sur la grenade des traces ADN correspondant à Sidney, «connu de la DCRI depuis le printemps 2012», mais que ce service n'avait «jamais entendu». Cet homme né à Melun, en Seine-et-Marne, condamné en 2008 pour trafic de stupéfiants, a été décrit par le procureur Molins comme «un délinquant converti à l'islam radical». Les autres personnes, appartenant à ce que le haut magistrat a décrit comme «un réseau, quasiment une cellule», présentent des profils similaires. Trois d'entre elles ont un casier judiciaire pour des faits de droit commun. Outre de l'argent liquide, 27 000 euros, les enquêteurs ont saisi «quatre testaments», selon M. Molins. Le procureur de Strasbourg, Patrick Poirret a dit sa conviction que Sidney, polygame, avait «probablement la volonté de finir en martyr», en voulant pour signe qu'il «s'était rasé la barbe en arrivant à Strasbourg». Les objectifs de cette «cellule» restent toutefois obscurs. Lors de l'opération, les policiers ont retrouvé de la littérature islamiste ainsi qu'une «liste d'associations israélites en région parisienne», selon François Molins. «L'enquête devra déterminer quels étaient ses éventuels projets terroristes». Sidney appartenait «à un groupe soupçonné, sans certitude, de vouloir rejoindre le terres du jihad», selon François Molins.