Le Brésil s'est arrogé la première place du groupe A et devrait a priori ainsi éviter l'Espagne en demi-finales de la Coupe des Confédérations après avoir battu l'Italie 4-2, samedi à Salvador à l'issue d'un match à l'intensité inversement proportionnelle à l'enjeu. Les deux équipes étaient déjà qualifiées après les deux premières journées et lorgnaient la tête du groupe pour ne croiser, si possible, qu'en finale les champions du monde et d'Europe espagnols. L'Italie devra donc s'y frotter des les demies, la joue encore rouge de la claque reçue en finale de l'Euro-2012 (4-0), quand le Brésil affrontera selon toute vraisemblance l'Uruguay. Pour ce grand classique, entre les deux nations les plus titrées en Coupe du monde (5 fois pour la Seleçao, 4 pour la Nazionale), les deux sélections ont proposé de beaux collectifs, desquels se détachaient toutefois les deux stars qui ont, encore une fois, répondu présent. Neymar au premier chef: il a inscrit son troisième but en trois matches d'un coup franc somptueux, qu'il avait lui-même obtenu (55e). Après sa demi-volée du droit contre le Japon (3-0) et sa volée du gauche face au Mexique (2-0), il offrait ainsi une nouvelle facette de sa qualité technique, aussi spectaculaire que décisive. Ce n'était cependant pas le Neymar vu contre le Mexique. Dans le jeu, hormis quelques accélérations au milieu de terrain, il était cette fois plus discret, moins incisif; un peu émoussé peut-être. Il était d'ailleurs remplacé dès la 66e, par Bernard. Doublé de Fred Les coéquipiers de Neymar autour de lui compensaient largement, entre un Hulk très travailleur et un Fred qui trouvait enfin l'ouverture après deux matches à sec, par un doublé. Alerté par Marcelo, il résistait à Chiellini et faisait mouche en force (67e), avant de reprendre un ballon repoussé par Buffon consécutif à un tir du même Marcelo (89e). Le capitaine italien était décidément malheureux puisqu'il avait déjà offert de cette manière l'ouverture du score à Dante (45e+1), fou de joie, lui le natif de Salvador. La deuxième star sur le terrain, c'était Balotelli. L'avant-centre italien a grandement pesé sur la défense brésilienne. Il a magnifiquement lancé sur la droite, d'une aile de pigeon, Giaccherini qui égalisait en croisant bien sa frappe (51e), et son coup franc serait allé en pleine lucarne sans l'intervention de Julio Cesar (61e). Les Brésiliens contrôlaient la partie et proposaient le plus de mouvement, de vitesse. Les Italiens, eux, ne sont montés d'un cran qu'après le 2-1 de Neymar. Ils ne se créaient cependant guère d'occasions autres que sur corners, entre la réduction du score de Chiellini (71e, 3-2) et la barre trouvée par Maggio (79e). Si le faible enjeu empêchait que le match ne s'inscrive dans la filiation de la finale du Mondial-1970 (4-1 pour la bande à Pelé) ou de la rencontre du 2e tour du Mondial-1982, avec les Azzurri de Rossi qui éliminaient la Seleçao de Socrates et Zico (3-2), le score et l'intensité en avaient le parfum.