Un séminaire international de deux jours intitulé «Pour un traitement multidimensionnel de la délinquance juvénile» initié par le commandement de la Gendarmerie nationale a été ouvert hier à l'Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) de Bouchaoui (Alger). Le général Menad Nouba, chef d'état-major de la Gendarmerie nationale, a souligné, dans son allocution d'ouverture, «les proportions alarmantes atteintes ces dernières années par la délinquance juvénile en Algérie» qu'il explique comme étant des «séquelles immédiates de la violence terroriste». «Il ne fait l'ombre d'un doute que les profondes mutations survenues au sein de la société ont été à l'origine de l'apparition du fléau de la délinquance juvénile. Cependant, il convient de souligner que ce phénomène se conçoit comme l'une des conséquences du terrorisme ayant induit la dégradation de l'échelle des valeurs et l'anéantissement des mécanismes de surveillance et du contrôle de la société par elle-même», a-t-il estimé. De son côté, le colonel Abdelhamid Messaoudi, directeur général de l'INCC, a mis l'accent sur le non-respect de l'autorité constaté chez les mineurs dont il dira que c'est «l'un des facteurs expliquant l'ampleur du fléau de la délinquance juvénile». L'autorité parentale et scolaire fait défaut «Malgré les mesures prises par les pouvoirs publics dont notamment la vulgarisation des technologies de l'information et de la communication et l'absence de l'autorité au sens le plus large impliquant les parents, l'école et la mosquée, les mineurs restent impliqués dans la délinquance, et parfois même dans des affaires criminelles», a indiqué le DG de l'INCC. Il insiste sur le caractère «constant» de cette problématique en arguant des statistiques de la gendarmerie faisant ressortir une moyenne annuelle de 3150 mineurs impliqués dans tout type d'infraction durant la période s'étalant de 2008 à 2012. Le colonel Messaoudi fait savoir en outre que ce séminaire s'articule autour de quatre axes principaux.Il s'agit de l'évaluation de l'ampleur de la délinquance juvénile, de la prévention contre cette forme de criminalité, de la justice des mineurs et de la prise en charge des mineurs auteurs et/ou victimes d'infractions. Pas moins de vingt communications seront présentées autour de ces quatre thèmes par des psychologues, psychiatres, enseignants universitaires et membres d'associations. Les services de sécurité de la gendarmerie et de la sûreté nationale exposeront, devant un parterre d'invités étrangers venus de Belgique, de Suisse et d'Arabie saoudite, leurs expériences en termes de lutte contre la délinquance juvénile. L'objectif de cette manifestation est de formuler des recommandations permettant d'entreprendre des actions en matière de prévention contre ce fléau et de réinsertion sociale des mineurs.