Enlevé récemment à El Khalil, ville du Mali se trouvant aux frontières avec l'Algérie, un Algérien dénommé Hama, âgé de 45 ans, marié et père d'un enfant de 13 ans, a été retrouvé assassiné, apprenons-nous de source locale sûre. Cet Algérien résidant dans la daïra frontalière de Bordj Badji Mokhtar, dans la wilaya d'Adrar, activant dans le commerce, s'était rendu à El Khalil pour troquer des produits alimentaires et autres. Il a été enlevé à El Khalil et gardé pendant un jour par ses ravisseurs avant qu'il ne soit assassiné et son corps abandonné. Son enterrement vient d'avoir lieu à Bordj Badji Mokhtar où la tristesse et l'émoi se lisaient sur les visages des habitants de cette daïra. Pour rappel, plusieurs nomades algériens ont disparu au Mali avec la guerre qui se déroulait dans ce pays suite à l'offensive militaire française contre les organisations terroristes sévissant dans cette partie du territoire. D'autres se sont trouvés «coincés» dans ce pays avec la fermeture des frontières algéro-maliennes, tandis que de nombreux autres ont été carrément séquestrés au nord du Mali où se trouvaient des éléments de différents groupes armés, dont ceux de l'organisation terroriste le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et de l'organisation rebelle le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Des accrochages ont souvent opposé ces deux organisations. On ignore l'identité des auteurs de l'enlèvement et de l'assassinat de Hama. Nombre de familles de nomades algériens étaient portées disparues au plus fort de l'intervention militaire française au nord du Mali. Parmi elles, la famille Okba Kounta. «Mon père Okba Kounta Omar, ma mère et mes six frères et sœurs, dont le plus âgé, Hassane, 13 ans, et le cadet, Ali, 3 ans, sont portés disparus au nord du Mali», avait témoigné au Temps d'Algérie Okba Kounta Mustapha, rencontré à Bordj Badji Mokhtar. «Je n'ai plus de leurs nouvelles depuis maintenant six mois. Certains me disent qu'ils ont été aperçus à Tarkante Tangara», avait-il ajouté. «Ils étaient au nord du Mali quand la guerre a éclaté et les frontières fermées. Ils y sont toujours mais ils ne peuvent rentrer au pays. Ils sont portés disparus», avait encore témoigné Okba Kounta Mustapha. Une autre disparition avait été signalée. Celle de Tarkzi Abdallah. «Tarkzi Abdallah, né en 1971 est père d'une fille. C'est un parent à moi. Il possédait un café-restaurant à Adrar avant d'ouvrir un autre à Gao. Avec la détérioration de la situation sécuritaire, il a décidé de revenir en Algérie. Il était reparti le 1er février vers El Khalil, au Mali, pour ramener son matériel de café, après avoir enregistré son déplacement à la police de l'air et des frontières (PAF) de Bordj Badji Mokhtar. A son retour, il a été enlevé sur la RN6, reliant Bordj Badji Mokhtar à El Khalil, sur la route de Timyawine. Certains nous disent qu'il est à Kidal, d'autres pensent qu'il est à Tessalit», avait-il ajouté. «Beaucoup parmi nous sont morts, d'autres ont été enlevés et d'autres torturés au nord du Mali depuis le déclenchement de la guerre et la fermeture des frontières, mais tout ça n'est pas évoqué du fait que nous habitons dans des lieux isolés», selon Okba Kounta Mustapha, qui avait ajouté que «l'Etat algérien doit nous venir en aide, en intervenant pour la libération, la protection et obtenir une escorte pour l'ensemble de la communauté algérienne bloquée, enlevée et torturée au nord du Mali», lance-t-il.