Une odeur nauséabonde, le CHU croule sous ses déchets depuis plus d'une semaine avec le risque, en cette période de chaleur, de contamination et de propagation des infections, surtout que les détritus s'amassent de manière sauvage à l'entrée des 56 services. Lors d'un contrôle inopiné par la direction du centre d'enfouissement technique pour les déchets du CHU, la présence de déchets toxiques non triés a été détectée. La direction a décidé alors d'empêcher le camion d'ordures du CHU d'accéder au CET. Depuis plus d'une semaine le problème perdure. La direction du CET de la commune de Benbadis (El Haria) est intransigeante et exige un tri des déchets hospitaliers refusant tout accès aux camions de la commune venant du CHU malgré la convention entérinée avec la commune pour transporter les ordures ménagères loin de la structure de la décharge communale. Le CET a permis, depuis son entrée en exploitation en 2011, de mettre une nouvelle politique du traitement des déchets avec la nécessité de développer, en aval, la gestion des déchets dans les communes de la wilaya, et former une importante industrie de recyclage, de tri et de transformation, notamment des métaux, du verre et du plastique traités actuellement de façon informelle, ou par quelques micro-entreprises spécialisées. Pour ce qui est du CET de Benbadis, il reçoit les déchets de Constantine, El Khroub, Ali Mendjeli, Aïn Smara, Aïn Abid, Benbadis. Avant la découverte des déchets hospitaliers non traités, le camion passait à 7 heures, selon les agents de l'hygiène, qui transposait aux heures recommandées par la direction les sacs noirs entreposés aux endroits accessibles à l'engin. Selon la Direction des activités pédagogiques et médicales (Dapm), s'engager avec la commune pour la collecte permet au CHU de gagner davantage en propreté, car les camions communaux peuvent délester au-delà de 18 heures au niveau de la décharge publique du 7e kilomètre. Notons que le CHU décharge plus de 2 tonnes/jour d'ordures ménagères. Pour le traitement des déchets d'activité de soins (DAS) et ceux à risque infectieux (Dasri), Ils sont régis quotidiennement par une filière spécifique. «Les objets piquants ou tranchants (aiguilles, bistouris…) sont enfermés dans des conteneurs pour éviter tout risque d'infection», souligne la direction des activités pédagogique. Les sachets en jaune contiennent d'autres déchets de soins (poche de sang, pansement…). Ce genre de tri est une étape primordiale pour préserver la santé des malades et du personnel soignant qui est astreint au port de gants. Source d'infections et de «risque de contamination par VIH, hépatite B ou C ou d'autres germes», ces déchets sont incinérés en milieu hospitalier à l'aide du seul incinérateur opérationnel depuis 2004. Enfin, des réunions sont tenues quotidiennement depuis le début du problème avec les différents acteurs pour trouver une solution. «Le CHU s'apprête à mettre en branle son second incinérateur pour brûler les déchets toxiques infectieux», a-t-on précisé.