Cinq mois, jour pour jour, sont déjà passés sans que le parti du Front de libération nationale (FLN) n'arrive à décider quant à la désignation d'un nouveau secrétaire général pour succéder à Abdelaziz Belkhadem, poussé vers la sortie lors de la tenue de la 6e session du Comité central (CC) du parti, une session qui n'a pu d'ailleurs aller vers ses aboutissants. Puisque les travaux de cette session du CC ne sont pas arrivés à leur terme fin janvier, c'est au membre du Bureau politique Abderrahmane Belayat qu'est échue la mission de conduire les destinées du parti en attendant de combler la vacance du poste de secrétaire général. Une mission qui semble être des plus ardues puisque toutes les tractations entreprises depuis presque un semestre n'ont aucunement abouti. Que ce soit de la part des membres de la direction ou encore du courant de redressement, puisque les deux parties ne se sont pas encore entendues sur la manière d'élire, pour les uns, ou de désigner, pour les autres, le prochain patron du parti. La dernière polémique qui a éclaté cette semaine ne peut que confirmer cet état, au moment où le président en place de la 6e session du Comité central, Ahmed Boumehdi, déclare, à travers la presse, que c'est à son instance qu'il revient de convoquer la suite des travaux de cette session qui se chargera surtout de la désignation du prochain secrétaire général du parti. Dans son intervention, et en s'en prenant en premier lieu à Abderrahmane Belayat, M. Boumehdi évoquera la mission de celui-ci qui «se limite exclusivement à la préparation matérielle de la tenue d'une session extraordinaire du CC aux fins d'élire un nouveau secrétaire général, à l'exclusion de toute autre prérogative». Avant d'ajouter que «le bureau de la dernière session du Comité central demeure l'unique instance à reprendre les travaux», sans toutefois omettre de condamner «les agissements» de l'actuel coordinateur et son entrave au bon déroulement des choses. A cette polémique, le porte-parole du parti, M. Kassa Aïssi, joint par nos soins, a été expéditif en déclarant que cette polémique relève d'un «dialogue de sourds… entre deux personnes et n'a rien à voir avec la démarche générale du parti». Avant d'ajouter, plus concis, que celui qui se vante de pouvoir convoquer le Comité central n'a qu'à le faire. «Il ne suffit pas de l'affirmer, il faut le faire !». Alors que le coordinateur du mouvement de redressement du parti, Abdelkrim Abada, l'un des promus au poste vacant de secrétaire général, annoncera que «le FLN ne se limite pas au seul secrétaire général, c'est l'ensemble de ses militants», répondant à notre question relative à un mauvais fonctionnement du parti sans un patron effectif. «Il n'est pas facile d'avancer sur ce point», ajoute-t-il, «avant que l'état des lieux ne soit normalisé et que la situation au niveau du parti ne soit redressée par l'élimination des nuisances nées au sein de notre formation par la mauvaise gestion de l'ancien secrétaire général». «Nous convoquerons la session du Comité central quand les conditions de sa tenue seront réunies, afin qu'on aille vers une session calme et responsable, avec des militants sincères et conscients», précisera M.Abada, tout en expliquant que dans cette optique, un travail de fond est en train de se faire pour la sensibilisation des militants, dans le cadre de laquelle deux réunions régionales sont programmées dès cette fin de semaine, demain à Annaba et samedi à Oran.