La nouvelle loi réorganisant la profession d'avocat, adoptée le 2 juillet par la majorité des députés de l'APN, a été de nouveau au centre des débats lors de la rencontre ayant regroupé, hier à Alger, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Mohamed Charfi, et les 15 présidents des bâtonnats régionaux, en présence du président de l'Union nationale des barreaux d'Algérie (UNBA), des présidents des cours de justice et des procureurs généraux. Mohamed Charfi a d'entrée mis l'accent, à cette occasion, sur la nécessité «de faire prévaloir le principe du dialogue, loin de toute approche corporatiste pour parvenir à un projet commun». «Cela exige un engagement de l'élite de toutes les professions judiciaires et parajudiciaires, auxiliaires ou partenaires», a-t-il ajouté précisant que le ministère a convenu avec les avocats que «le dialogue responsable et actif était le meilleur cadre assurant la fiabilité des idées en permettant leur évaluation permanente à l'épreuve de la pratique». Mohamed Charfi pour qui la crédibilité de la justice exige de garantir une défense forte, s'est félicité, par ailleurs, des nombreux amendements introduits à l'APN pour revoir certains articles contenus dans la mouture originale de la nouvelle loi des avocats. «Nous pouvons être fiers de la version votée par l'APN par le nombre d'amendements initiés autant que par la qualité des débats sur le fond et la sérénité qui a prévalu dans l'enceinte parlementaire», a-t-il dit. Il a estimé que la chambre basse du Parlement est parvenue «pour la première fois à un consensus transcendant les appartenances partisanes». Mohamed Charfi indique en outre que «le gouvernement s'engage à accélérer l'élaboration des textes d'application du projet de loi portant organisation de la profession d'avocat, une fois ce dernier adopté par le Conseil de la nation et paru dans le Journal Officiel». Il précisera à ce propos que ces textes d'application «seront promulgués au terme d'un dialogue avec les représentants de la corporation». Présent à la rencontre hier, Abdelmadjid Sellini, président du bâtonnat d'Alger, a soutenu que les amendements introduits dans la nouvelle loi des avocats consacrent certes le caractère libéral de cette profession tout comme ils garantissent l'inviolabilité du cabinet de l'avocat. Toutefois, pour rappel, Sellini, qui s'est opposé farouchement au contenu de la mouture initiale de la nouvelle loi, continue d'émettre des réserves malgré les quelques «corrections» dont a fait l'objet cette même loi avant son adoption par l'APN. En ce sens, le président du bâtonnat d'Alger déplore que la nouvelle loi conditionne les délibérations du bâtonnat par une décision du ministère de la Justice.