Le mois de Ramadhan ne sera pas de tout repos pour les autorités de la wilaya de Ouargla. En premier lieu, son premier magistrat a eu à le vérifier mardi lorsque des chômeurs qu'il a refusé de recevoir dans un premier temps ont carrément menacé de se jeter de la terrasse du siège de la wilaya. «Nos revendications pour l'emploi et notre combat continuent.» Un slogan on ne peut plus évocateur de la détermination des sans-emploi de Ouargla «d'arracher leurs droits» quitte à menacer de «suicide», comme ils l'ont fait mardi lorsque, sollicité «un jour de réception» de surcroît, le wali avait refusé de les entendre. Une quarantaine de chômeurs a, en effet, menacé de se jeter de la terrasse du siège de la wilaya pour protester contre le refus du wali de les recevoir, a expliqué Tahar Belabbès, coordinateur du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC). «C'est un jour de réception mais il a refusé de les recevoir. Ils étaient assez nombreux et les agents n'ont pas pu les empêcher de monter sur la terrasse du siège de la wilaya», explique-t-il, le wali a enfin consenti à les «entendre» et ils ont finalement accepté de descendre de la terrasse. Mais «les promesses» des responsables locaux, le wali notamment, ne semblent point apaiser la tension qui a toujours régné à Ouargla particulièrement, encore moins contenir la colère de ces jeunes prêts à tout. «Nous allons multiplier nos actions pendant le mois sacré du Ramadhan», a affirmé Tahar Belabbès. Des actions en forme de rassemblement et de sit-in devant les institutions publiques, pour, apprend-on, amener les pouvoirs publics à «repenser» la question de l'emploi dans le Sud que n'ont jamais pu régler les mesures du Premier ministre Abdelmalek Sellal. «Il n'y a ni emploi ni rien. Il n'y a rien de concret sur le terrain», nous indiquait Tahar Belabbès. Les sans-emploi de Ouargla continuent à dénoncer «les agissements» des responsables locaux de l'Anem dont ils réclament «les têtes» mais aussi celle du directeur général de l'Anem Tahar Chaâlal «puisque ces agences dépendent de ses services». Il semblerait, selon certaines sources, qu'en effet, rien n'a changé en matière de recrutement, même s'il y a assouplissement. «Le recrutement continue d'être régi par la chipa», nous indique un responsable local, étayant ainsi les propos de chômeurs. Plusieurs enquêtes «administratives» ont été menées dans ce sens par le passé mais qui n'aboutissent tout compte fait qu'à des changements de personnes, pas de «politique».