Le gouvernement allemand a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête sur la collaboration de son service de renseignements avec son homologue américaine NSA, après des révélations de l'hebdomadaire Spiegel sur un échange massif de données entre les deux pays. La chancellerie "a lancé une vérification approfondie" sur cette question, a annoncé un porte-parole, Georg Streiter, lors d'une conférence de presse régulière. Le gouvernement allemand prend "très au sérieux" les questions soulevées par les informations rapportées dans la presse durant le week-end, a-t-il expliqué. "Les résultats de cette enquête seront communiqués sous peu" à la commission parlementaire qui contrôle les services de renseignements intérieurs et extérieurs allemands, a ajouté M. Streiter. Cette autorité est appelée à se pencher sur cette question entre mercredi et vendredi, a-t-il indiqué. L'hebdomadaire allemand Der Spiegel a affirmé, sur la base de documents fournis par l'ex-consultant de la NSA Edward Snowden en fuite et recherché par Washington, que l'Office de protection de la Constitution (renseignements intérieurs) et les services secrets allemands (BND) utilisent un logiciel de surveillance en ligne de la NSA, baptisé "XKeyscore". Selon Der Spiegel ce logiciel permet notamment de connaître les mots clés qu'une personne suspectée a saisi sur internet dans les moteurs de recherche. Ces accusations avaient été rejetées dimanche par les services secrets allemands. Le patron des renseignements intérieurs Hans-Georg Maassen avait indiqué que ses services testaient ce logiciel sans l'utiliser dans leur travail. Le chef des services secrets allemands (BND), Gerhard Schindler, avait également démenti l'idée d'un échange massif de données entre services américain et allemand. Le porte-parole adjoint de Mme Merkel a défendu la collaboration des services allemands avec d'autres agences dans le monde, la jugeant "indispensable". "Elle est la condition d'un travail efficace de nos services pour se prémunir des dangers (qui menacent) notre pays", comme "le terrorisme international", a-t-il expliqué. "Un pays comme l'Allemagne ne peut pas renoncer à une telle (...) collaboration", a-t-il dit. Mais il a rappelé que "sur le sol allemand, c'est la loi allemande qui s'applique (...) Cela vaut pour tout le monde en Allemagne et aussi pour nos services de renseignements". Angela Merkel qui doit affronter des législatives le 22 septembre prochain, est sous pression depuis les révélations de Snowden sur un espionnage américain à grande échelle en Europe et particulièrement en Allemagne.