Ahmed Guetiche, le secrétaire national de la Fédération nationale des travailleurs de la santé (FNTS) affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a appelé mardi «à l'unification et la coordination des actions syndicales du secteur de la santé publique afin de résorber les différents problèmes du secteur». Une initiative à laquelle pourrait adhérer le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). En effet, M. Lyès Merabet, SG du SNPSP, estime qu'il pourrait éventuellement consentir à une telle démarche «si et seulement si on se reconnaît dans la plateforme de revendications commune, nous avons la même vision et les mêmes arguments pour améliorer notre secteur et à condition que ce syndicat soit représentatif des travailleurs, qu'il soit présent sur le terrain, qu'il soit une force de propositions et non pas un syndicat opportuniste qui veut se greffer aux autres au gré des circonstances», a-t-il affirmé, ajoutant qu'il n'aurait pas de complexe à travailler avec l'UGTA puisqu'avec l'intersyndicale de la santé, il se retrouve dans une démarche de rassemblement des travailleurs. Toutefois, il estime que cette main tendue de la part de l'UGTA ne doit pas se circonscrire au niveau d'annonces mais qu'elle doit être suivie d'actes concrets car «jusqu'à présent, cette dernière s'est toujours positionnée différemment des syndicats autonomes», a-t-il dit. Par ailleurs, il a fait savoir que cette conjonction des forces des syndicats des divers secteurs devrait se traduire d'ici peu au sein de la Confédération des syndicats algériens (CSA). «Cela fait quelques mois que différents syndicats de la Fonction publique, tous secteurs confondus, sont en train de s'organiser au sein de cette confédération. Aujourd'hui, le travail de mise au point de notre charte, des statuts, des règlements intérieurs a pris beaucoup de temps car lors de nos débats, quelques divergences sont apparues. Certaines questions ont fait l'objet de contre-propositions qui doivent toutes être étudiées. Toutefois, le dossier suit son cours. Nous devrions être prêts pour la rentrée sociale. Il ne nous manque plus qu'à organiser d'autres rencontres et valider les acquis par nos conseils nationaux respectifs», a-t-il dit, soulignant que l'enjeu de cette initiative dépendra de la réaction des pouvoirs publics, c'est-à-dire si ces derniers vont considérer ce nouvel acteur de la scène syndicale comme un interlocuteur viable à l'instar de ce que représente l'UGTA. Retour à la protestation ? En outre, alors que l'UGTA estime que la directive adressée le 8 juillet aux directions de la santé publique et qui les enjoint à travailler de concert avec le Snapap «est un camouflet» car «elle est un signe manifeste d'ingérence». M. Merabet, plus nuancé, estime pour sa part que cette instruction mérite éclaircissement. «Si cette correspondance va dans le sens de lever les entraves à l'exercice du droit syndical vis-à-vis du Snapap, comme c'est le cas pour de nombreux syndicats, alors je n'y vois pas d'inconvénients car c'est un droit mais si la démarche du ministre consiste à favoriser un syndicat par rapport à d'autres, alors je ne cautionne pas. C'est une ingérence dans la gestion des affaires syndicales. Toutefois, pour le moment, je ne suis pas en mesure de me positionner sur cette question car il nous manque un supplément d'informations et je tiens à m'enquérir des tenants et des aboutissants de cette directive auprès de nos collègues du Snapap», a-t-il soutenu. En ce qui concerne les suites à donner au mouvement de protestation que l'intersyndicale a gelé depuis le 9 juin, M. Merabet nous a rappelé que jusqu'à présent, aucune des doléances consignées dans le PV de réunion n'a été appliquée et que cela ne concourait pas à rassurer les syndicalistes. «La tutelle n'a pas encore effectué tous les efforts que nous attendions d'elle. Nous allons convoquer notre conseil national en septembre et nous aviserons à ce moment-là. Toutefois, je pense que nous nous acheminons vers un retour à la protestation», a-t-il averti.