Les citoyens qui ont payé les frais de la omra de cette année sans avoir la chance de l'accomplir doivent être remboursés par les agences de voyages avec lesquelles ils ont signé des contrats, nous a indiqué hier une source du ministère du Tourisme. Sollicité pour avoir son avis au sujet du refus de certaines agences de rembourser leurs clients, avançant comme motif leur incapacité financière engendrée par les pertes subites suite à la baisse du quota de la omra, la même source a expliqué que les citoyens peuvent intenter une action en justice pour réclamer un remboursement, car le contrat le prévoit. Cependant, le nombre de personnes concernées par ce problème n'est pas encore connu. Selon un responsable d'agence de voyages, certaines agences ont effectivement remboursé leurs clients mais d'autres ne l'ont pas fait. Les agences, pour leur part, doivent réagir et solliciter officiellement le ministère du Tourisme, qui est leur tutelle, afin de les aider à régler le litige les opposant aux propriétaires des structures hôtelières saoudiennes. Les agences ont, en effet, payé entre 50 et 100% des frais d'hébergement, mais en raison de la baisse des quotas, les pèlerins algériens n'ont pu effectuer le déplacement. Car l'Arabie saoudite a réduit le nombre de visas accordés pour pouvoir réaliser des travaux d'extension à La Mecque. Dénonçant le mutisme des autorités algériennes et particulièrement l'Office du hadj et de la omra, les agences demandent l'intervention du ministère des Affaires religieuses pour éviter d'importantes pertes financières aux agences qui se sont engagées dans l'opération. Les chef d'agences disent qu'ils ne sont pas responsables de cette situation et se défendent en disant que l'octroi des visas ne peut être garanti par l'agence et c'est l'ambassade d'Arabie saoudite en Algérie qui est responsable. «Nous avons déposé les demandes de visas pour nos clients dans les délais et nous ne savions pas que les quotas allaient être réduits», nous a expliqué un propriétaire d'agence de voyages dans la capitale. Par ailleurs, la baisse du quota de la omra et la réduction de sa durée à 15 jours a concerné aussi d'autres pays arabes comme l'Egypte, la Palestine, le Maroc et la Jordanie. En Egypte par exemple, un rapport a été élaboré fin juillet par la commission du tourisme religieux de ce pays, évaluant les pertes à plus de 14 millions de livres égyptiennes. Le nombre de pèlerins égyptiens a été réduit de deux tiers, poussant la Chambre du tourisme à créer une cellule de crise. Le bilan des pertes a été adressé au ministère du Tourisme égyptien et au ministère des Affaires religieuses saoudien ainsi qu'à l'ambassade égyptienne en Arabie saoudite pour qu'ils interviennent auprès des agences saoudiennes et des hôtels de La Mecque et Médine où ont été effectuées les réservations «inexploitées». La cellule de crise égyptienne demande aux autorités saoudiennes d'intervenir et de prendre les décisions nécessaires pour obliger les hôtels à indemniser les agences égyptiennes. Une démarche que devront suivre les agences algériennes qui s'attellent à préparer un bilan sur leurs pertes. Cependant, selon un propriétaire d'agence de voyages palestinien cité par une agence de presse palestinienne, les contrats signés avec les hôtels de la Mecque ne prévoient pas d'indemnisation même en cas d'annulation du voyage. Les frais de réservation ne sont pas remboursables quel que soit le motif d'annulation.