Le Syndicat national du personnel naviguant commercial (PNC) devait rencontrer, hier, la direction d'Air Algérie afin d'engager des pourparlers en vue d'obtenir l'application de leurs revendications dont celles liées à l'accord relatif au régime de travail du PNC. Pour rappel, le syndicat menaçait d'entamer un débrayage illimité si la direction refusait de négocier. Des décisions devaient être prises lors de cette réunion, notamment en ce qui concerne la menace de grève illimitée qui plane toujours. Nous avons appris d'une source bien au fait du dossier que cette réunion a été engagée à l'initiative du PDG de la compagnie qui aurait pris les devants avant de répondre à la convocation du ministre des Transports pour une réunion de travail qui doit se tenir d'ici peu. La même source nous a indiqué qu'il aurait été annoncé que la majeure partie des revendications du PNC ne relèvent pas toutes de la direction général et qu'elles doivent faire l'objet d'un examen de la part des ministères du Transport, des Finances, du Travail ainsi que du Gouverneur de la Banque d'Algérie. De son côté, le Syndicat des pilotes algériens (SPLA) s'est réuni, hier, en assemblée générale extraordinaire. Cette réunion a été planifiée à la demande expresse des pilotes et doit porter sur «le régime du travail», selon un communiqué. Au menu de cette AG, il devait être question des initiatives que le syndicat compte entreprendre pour obtenir une baisse de la charge de travail. Un vote des adhérents devait sanctionner les mesures qui seront appliquées «afin de mettre un terme aux agissements de la compagnie Air Algérie», peut-on lire dans le document. En attendant de communiquer les décisions qui seront prises, les pilotes rappellent que «le protocole d'accord signé entre le SPLA et la direction générale, le 18 avril 2012, porte justement sur le régime du travail du personnel navigant technique en application du décret 10/140 du 23 mai 2010». Ainsi, le syndicat note que «16 mois après la signature dudit accord, la compagnie Air Algérie persiste dans son refus d'appliquer les règles minimales du temps de travail et le repos nécessaire après chaque service». Selon cette corporation, «cette situation porte une atteinte sérieuse à la sécurité des passagers et des équipages». Le SPLA dénonce également l'absence de pourparlers entre les différentes parties concernées et estime que ce silence signifie «un manque de respect de la Direction vis-à-vis de la réglementation». Revenant sur les conséquences d'une telle charge de travail, le SPLA mentionne que «70% des incidents et accidents enregistrés à travers le monde sont la conséquence d'erreurs humaines, dont une grande partie due à la fatigue», avant de poursuivre et de révéler que «Air Algérie a refusé des centaines de demandes de congés aux pilotes au cours de l'année 2013». Actuellement, la compagnie nationale compterait pas moins de 400 pilotes qui cumuleraient «plus de 133 années de reliquat», selon le communiqué, qui souligne le droit des pilotes à dénoncer ce qu'ils considèrent comme «une atteinte à la sécurité des vols».