La ville de Manchester, dans le nord de l'Angleterre, est sous le choc. Un policier y a été tué, avant-hier, à l'arme blanche et quatre autres y ont été blessés alors qu'ils enquêtaient sur le réseau dit terroriste de l'affaire de la ricine de Londres, qui tient en haleine ces derniers jours l'opinion publique locale et étrangère. Accident d'une enquête difficile ou réseau terroriste vraiment dangereux qui n'a pas voulu se laisser cueillir facilement, cette mystérieuse affaire, dans laquelle plusieurs Algériens seraient parmi les auteurs de ce drame, commence à mal tourner pour les équipes d'investigation chargées de son dénouement. Les faits: les policiers, qui étaient, dit-on, en civil et non armés, accompagnés de responsables des services d'immigration, se sont rendus à une adresse dans le nord de la ville de Manchester, où ils ont arrêté trois hommes, selon la version donnée à la presse par le porte-parole de la police de cette ville. Ses collègues policiers étaient en train d'effectuer une perquisition à ce domicile, lorsqu'ils ont été attaqués et blessés dans des circonstances non encore élucidées. Résultat de l'affrontement: ce sont au total cinq personnes qui ont été blessées, dont deux au moins à l'arme blanche. L'une est décédée et la seconde se serait toujours selon la police, dans un état grave. Quant aux trois autres, elles semblent n'avoir été que légèrement blessées. Fait significatif, c'est la première fois, depuis le début des investigations policières dans le cadre de la loi antiterroriste de 2000, que ce qui semble être apparemment une bagarre à l'arme blanche éclate entre des policiers en mission et des présumés terroristes nord-africains. Il faut dire cependant que ces événements de Manchester ont très vite été assimilés par la police locale comme le prolongement de l'enquête toujours en cours sur la découverte, la semaine dernière, de traces de ricine dans un appartement londonien occupé probablement par des Algériens. A cette date, ce sont pas moins de 7 hommes présumés d'origine nord-africaine, dont des Algériens, qui ont été interpellés, étant soupçonnés de préparer un attentat à la ricine. Par la suite, 5 des personnes arrêtées ont été remises en liberté tout en étant maintenues sous contrôle judiciaire, car soupçonnées de fraude et de transgression des lois de l'immigration. Quant à l'objet de toute cette offensive antiterroriste sur le territoire de la monarchie britannique, la ricine, il faut savoir que cette toxine est un résidu de la préparation de l'huile de ricin, extraite de la plante Ricinus communis originaire d'Afrique tropicale. Et d'après les spécialistes en produits chimiques, elle pourrait notamment être utilisée «dans le cadre d'une opération terroriste» pour contaminer les rivières, les lacs, les systèmes de ventilation d'immeubles et de systèmes d'alimentation en eau potable. Néanmoins, on n'en est pas encore là, surtout que «des fuites policières bien organisées et bien orchestrées» ne sont pas à exclure, à des fins d'opérations de manipulation, d'intox et de détournement des regards de l'opinion publique locale et internationale sur d'autres sujets. Ainsi, après tout un tapage médiatique, le parquet allemand a renoncé cette semaine au chef d'inculpation d'appartenance à une organisation terroriste initialement porté contre quatre Algériens poursuivis pour préparation d'attentat contre un marché à Strasbourg (France), ne retenant contre eux que celui de tentative d'assassinat, même si la peine relative à la première accusation est inférieure à la seconde. C'est à ce niveau que les relents d'une chasse à l'Arabe, au musulman ou plus précisément à l'Algérien, sont de plus en plus visibles dans certains pays occidentaux où au moindre soupçon de quelque nature qu'il soit, ces personnes sont embarquées et traînées devant les tribunaux.