Le site quasi officiel de cette organisation terroriste, «basé» en Afghanistan, authentifie ce document. A en croire un site Internet, vraisemblablement «basé» au Pakistan, «Le Centre des études islamiques», l'homme le plus recherché du monde par toutes les polices et services secrets de la planète, Oussama Ben Laden, a publié hier une nouvelle lettre. Ce document, long de 26 bonnes pages, diffère de tous ceux qui l'ont précédé. Même si le responsable d'Al-Qaîda continue à prôner le djihad contre «l'ennemi commun à la communauté musulmane», à savoir la «coalition chrétienne et judaïque», il ne se montre pas moins proche des thèses les plus usitées dans les milieux radicaux musulmans. Ainsi, aucune allusion n'est faite aux dizaines d'attentats commis contre les intérêts américains et occidentaux dont les plus spectaculaires sont comme de juste les attentats du 11 septembre 2001. Ces divers attentats, en effet, ont eu pour conséquences de diviser ces milieux et de tendre à isoler les éléments d'Al-Qaîda, disséminés partout dans le monde. C'est pourquoi, Ben Laden, à en croire sa lettre, cherche à édulcorer et, surtout à théoriser, son discours dans le but manifeste de mettre sous sa coupe l'ensemble des musulmans radicaux de la planète. De nombreux experts et officiers des services secrets des pays occidentaux demeurent convaincus que Ben Laden n'est pas mort. Mais aucun ne s'est encore permis d'authentifier cette lettre qui, en outre, appelle toutes les communautés musulmanes de la planète à «cesser leurs petites querelles internes pour retourner leurs armes contre leurs ennemis communs que sont les juifs et les chrétiens». Cette sortie, en tout cas, tend à confirmer les derniers rapports des services de renseignements anglais, qui travaillent, faut-il le rappeler, en étroite collaboration avec la CIA américaine. Ceux-ci, qui mènent actuellement une très grande offensive contre les milieux islamistes londoniens, touchant de très près des centaines d'Algériens, estiment qu'Al-Qaîda tente de contourner la traque dont elle fait l'objet en faisant appel aux autres organisations terroristes qui, jusque-là, avaient épargné les capitales occidentales. Si la Djamaâ islamiya égyptienne, certaines organisations palestiniennes et même marocaines sont citées au passage, les enquêteurs anglais axent surtout leurs recherches sur les réseaux dormants et actifs des organisations terroristes algériennes, à savoir le Gspc de Hassan Hattab et le GIA d'Abou Tourab. L'ensemble de ces données explique, bien plus que l'affaire dite de la ricine, pourquoi les coups de filet ont eu tendance à se multiplier ces dernières semaines dans les milieux algériens en Grande-Bretagne, et même en France.