Encore une fois, les syndicats relevant du secteur de l'Education nationale ne sont pas unanimes. Leur réaction par rapport aux résultats de la commission ad hoc fixant les augmentations salariales dans le cadre de la révision du régime indemnitaire est mitigée. Si certains se montrent satisfaits (ils sont majoritaires), d'autres durcissent le ton menaçant même de radicaliser leur mouvement de protestation. Cela renseigne fort sur le fait que les syndicats, eux-mêmes, ne sont pas sur la même longueur d'onde. Le département de Benbouzid, pour sa part, multiplie ses rencontres avec ses partenaires sociaux pour mettre un terme aux mouvements de protestations qui perdurent dans le secteur prenant en otage des millions d'élèves. Hier encore, deux syndicats à savoir le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), le Conseil national autonome des enseignants du secondaire et technique (CNAPEST) ont été reçus au ministère dans le cadre d'une réunion de travail ordinaire consacrée à l'examen du dossier relatif à la médecine de travail, un des points figurant dans la plateforme de revendications pratiquement de l'ensemble des organisations syndicales du secteur. UNE SATISFACTION À DES DEGRÉS DIFFÉRENTS La Fédération des travailleurs de l'Education nationale (FNTE), affiliée à l'UGTA, exprime une satisfaction totale quant au seuil des augmentations salariales fixé entre 29 et 23%. Son secrétaire général M. El Aïd Boudeha souligne que le syndicat a «fortement salué le président de la République pour l'intérêt accordé au secteur ainsi que la centrale syndicale pour les efforts consentis pour la prise en charge des préoccupations des travailleurs». Selon notre interlocuteur, si de telles augmentations sont décidées c'est grâce «au dialogue». Le SNTE le qualifie de «considérable mais pas suffisant». Selon ce syndicat, la tutelle doit aussi répondre à d'autres points revendiqués qui sont le maintien de la retraite anticipée, l'extension de la gestion des œuvres sociales à tous les syndicats et la prise en charge de la médecine du travail ainsi que l'élaboration des nouveaux statuts particuliers. Alors qu'il a prévu une grève de trois jours à partir d'aujourd'hui, le SNTE a, finalement, décidé de sursoir son mouvement de protestation à une date ultérieure. Cependant, un ultimatum été lancé au ministère de tutelle jusqu'au 18 mars prochain pour satisfaire toutes les revendications précitées. Faute de quoi, «nous reprendrons notre grève». La réaction du Syndicat national des enseignants du secondaire et technique (SNAPEST) est mi figue mi- raisin. Un conseil extraordinaire est convoqué pour aujourd'hui afin d'étudier les conclusions des assemblées générales des wilayas qui ont eu lieu hier. «Nous temporisons pour connaître l'avis de la base de ces augmentations salariales», a indiqué M. Meziane Meriane ajoutant que «nous avons eu des échos qu'il y a déjà une satisfaction». Toutefois, il est important de savoir, souligne le coordinateur du SNAPEST, si la prime de rendement calculée semestriellement à 40% du salaire de base est incluse dans le nouveau barème. «Si c'est le cas, les enseignants ne seront que contrariés», précise M. Meriane. LE CNAPEST ET L'UNPEF REJETTENT LE SEUIL ET DEMANDENT PLUS DE DISCRÉTION Le CNAPEST et l'UNPEF, initiatrices de la grève d'une semaine renouvelable à partir d'après- demain, rejettent le seuil des augmentations annoncées. Ils veulent plus. L'UNPEF a qualifié le pourcentage d'«insignifiant» dans la mesure où il s'attendait à une augmentation minimale de 60%. Il est également «dérisoire par rapport au pouvoir d'achat», selon le CNAPEST qui considère que la revalorisation ne doit pas être inférieure à 270%. Selon M. Nouar, «les enseignants n'auront finalement qu'une augmentation de 5000 DA». Pour M. Sadek Djazairi, président de l'UNPEF, il est «indiscret que la tutelle rende publique les salaires des enseignants alors que cela n'est pas le cas pour les autres fonctionnaires de l'Etat».