cette wilaya a vécu dans sa chair les affres de ce phénomène. Son relief accidenté et des conditions sociales précaires ont favorisé l'implantation de groupes terroristes qui ont ensanglanté la région. Ceinte, à l'Est et à l'Ouest, par les chaînes montagneuses du Zaccar et de l'Ouarsenis, Ain Defla, née à la faveur d'un découpage administratif irréfléchie, a subi les exactions du terrorisme. Les groupes des GIA, du HDS et ceux du Gspc de passage dans la région, ont semé la mort et la désolation sur leur passage. Plus de 2200 citoyens ont payé de leur vie la sauvagerie des terroristes qui ont occasionné des pertes de plus de 500 milliards de centimes. Les terroristes n'ont épargné aucune des 36 communes que compte la wilaya. Cette situation a poussé bon nombre de citoyens à prendre les armes pour s'organiser en Groupes de légitime défense pour parer aux attaques. Plusieurs citoyens ont payé de leur vie leur courage et leur refus de vivre sous le diktat des groupes armés qui bénéficiaient, à l'époque, de complicités dans les endroits reculés de la wilaya. Durant les années qui ont marqué le règne de Djamel Zitouni puis de Antar Zouabri, plusieurs massacres collectifs ont été commis dans la région. Les terroristes, pour marquer leur présence, innovaient dans leur sauvagerie et les pires abominations furent commises pour soumettre les habitants des fermes isolées, trahis par certains de leurs voisins qui n'hésitaient pas à assurer gîte, couvert et renseignements aux assassins. Plusieurs opérations de ratissage, lancées à la fin des années 90 ont permis d'éliminer plusieurs dizaines de terroristes et de réduire considérablement leur capacité de nuisance. Les hordes terroristes en plus des massacres perpétrés contre la population locale, se sont acharnées sur les infrastructures de base, sur les écoles ainsi que sur le tissu industriel qui assurait un minimum d'emplois aux habitants de cette région agropastorale qui n'avait pas bénéficié de grands projets de développement pour permettre la résorption du chômage. L'acharnement de ces groupes n'a rien épargné et les traces sont visibles aux quatre coins de la wilaya surtout dans les zones enclavées comme Zeddine Oued Chorfa, El-Amra ou El Ayayda où les vestiges de maisons incendiées par les terroristes constituent des repères dans l'épisode sanglant de la tragédie du terrorisme. Pour reconstituer leur arsenal, les groupes terroristes ont élaboré, au lendemain de la trêve de l'AIS et des coups portés par les forces de sécurité, un nouveau plan ayant comme vecteur les attaques contre les convois militaires. Cette stratégie inaugurée avec la fin du règne de Antar Zouabri a été reprise par Abdelkader Saouane qui se déplaçait sur l'axe Médéa-est de la wilaya de Blida-Aïn Defla, pour semer la mort et tendre des embuscades aux convois militaires. A ce titre, il faudrait rappeler que la route qui mène de Khemis Miliana à Hammam Righa et Miliana a été le théâtre de plusieurs guets-apens tendus à des militaires. Outre leur aspect spectaculaire qui permet aux groupes de maintenir une pression psychologique sur les habitants des zones isolées et d'avoir un impact médiatique certain, ces opérations éclair permettaient aussi aux groupes de disposer de tenues militaires et d'armes récupérées sur les dépouilles de leurs victimes. Les habitants de cette wilaya martyre ont enduré les pires atrocités. Les assassins voulaient pousser le crime à des sommets jamais atteints. Il faut dire que les 17 citoyens éliminés l'été 2002 à Sidi Lakhdar, non loin d'un cimetière où reposent des martyrs de la Guerre de Libération, sont un signe évident de la sauvagerie des groupes actifs dans la région et qui avaient voulu lancer un message clair aux habitants de Sidi Lakhdar. La région a souffert des exactions du GIA qui avait refusé de souscrire à la concorde civile qui avait permis à de nombreux éléments de l'AIS de rejoindre leurs foyers. Ce refus s'est traduit sur le terrain par une guerre sans merci menée contre les repentis qui avaient repris le travail agricole. Cette situation a failli, à plusieurs reprises, provoquer un revirement chez les éléments qui activaient sous la coupe de Benaïcha et qui avaient quitté les maquis. C'est ce qui avait poussé bon nombre de repentis à s'enrôler dans les Groupes de légitime défense et à partir en guerre contre les éléments de Oueld Elleben et Tekfa qui se déplacent entre les wilayas de Chlef-Aïn Defla et Relizane.