Les enseignants dont le nombre ne dépassait pas la centaine étaient au summum de l'excitation. Le rassemblement, qui a été tenu à 10h 30, hier, devant le lycée El-Idrissi par les enseignants affiliés au Conseil des lycées d'Alger, a failli dégénérer lorsque les forces de l'ordre, venues en force, ont essayé de disperser la foule. Une dizaine d'enseignants y compris le président du CLA, M.Osmane, ont été interpellés et conduits au commissariat pour attroupement illégal. Tout attroupement qui dépasse trois personnes est strictement interdit», lâche un agent des forces de l'ordre voulant calmer les esprits. Cet état de fait n'a fait qu'aggraver la situation. Les enseignants dont le nombre ne dépassait pas la centaine étaient au summum de l'excitation. Ils scandaient des slogans hostiles à la tutelle et au pouvoir. Ils menaçaient même d'aller vers une grève illimitée si leurs collègues n'étaient pas relâchés immédiatement. Le même scénario s'est produit avec les journalistes venus couvrir l'événement. Ils ont été repoussés et le matériel des photographes saisi. «Jusqu'à quand se laissera-t-on marginaliser, mépriser, déclasser sans réagir pour faire valoir nos droits», déclara une enseignante qui a fini par être embarquée par les agents de la sécurité. Un autre confrère enchaîne: «Il est scandaleux et humiliant d'embarquer, comme on embarque des malfaiteurs, des enseignants censés être un exemple pour les générations futures et qui ne demandent qu'un peu de considération.» Après une effervescence, l'atmosphère a fini par s'apaiser, et les contestataires se sont dispersés, dans l'après-midi, dans le calme, sans aucun incident. Le conseil national du Cnapest, dans une conférence de presse, a annoncé la «protesta» en signe de riposte à la répression dont les enseignants ont été victimes. Des rassemblement quotidiens devant les lycées du pays entier sont programmés tous les jours. Une grève nationale de 3 jours est également prévue à partir du 13 de ce mois. Le recours à un débrayage illimité dans le cas où la tutelle ne donnerait pas suite à ces revendications est également au programme. Par ailleurs, la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation affiliée à l'Ugta affiche son total soutien à ces mouvements en estimant que leurs revendications sont totalement légitimes.«Il est temps de réhabiliter le statut de l'enseignant à travers l'application de réelles réformes», déclare un représentant de la Fnte sur les ondes de la radio. Pour sa part, la Fédération nationale des associations des parents d'élèves s'est élevée contre ces mouvements de grève qui, à son sens, ne font que perturber la rentrée scolaire et mettre en péril l'avenir des élèves, qualifiés d'otages.