De véritables lobbys ont fini par y établir leurs quartiers. Le port d'Alger, dont les activités commerciales représentent 80% du commerce extérieur de l'Algérie, fait l'objet d'une révision organisationnelle afin de minimiser le flux (facilitation des procédures), le désengorgement des espaces pour une meilleure maîtrise de la gestion de l'infrastructure portuaire. Pour exemple, pas moins d'une dizaine de bateaux sont amarrés quotidiennement pour y décharger une moyenne de 400 containers «traités» par les équipes de douaniers. Autrement dit, quelque 2800 bateaux, contenant en moyenne 30.000 tonnes de marchandises, sont passés par ce port durant l'année 2002. Les activités de manutention et la circulation de quelque 400 engins accentuent la grande circulation au sein de cette infrastructure. En somme, les quelque 750 transitaires identifiés à Alger et un peu plus à travers le territoire national, ont importé de grosses quantités de marchandises (330.000 containers durant l'année 2002 selon l'Epal) et bénéficié de facilité de procédures en transitant par le couloir vert initié par l'administration des douanes dans le contexte de l'ouverture du marché. A signaler que près de 40 % de ces importations ont été réalisés grâce à des prête-noms aux fins d'échapper aux impôts, engendrant une fraude fiscale et un manque à gagner estimé à un peu plus de 50 milliards de centimes. En parlant de fausses déclarations en espèces ou en nature de la part des importateurs, il convient d'évoquer «le laxisme ou la complaisance de certaines douanes étrangères». Par ailleurs, les opérations d'exportation de marchandises ont atteint 415.722 containers et 805.514 opérations d'exportation d'hydrocarbures soit au total 1.295.401 containers exportés durant l'année 2002. Quantitativement, 2.599.635, 60 tonnes de marchandises de diverses natures ont constitué le trafic containers durant l'année 2002. Ces chiffres reflètent l'ampleur des activités et la complexité de la gestion de cette infrastructure à laquelle est assignée l'Epal. Durant les dix années écoulées, le nombre de containers saisis, à la suite de la constatation de fraude fiscale ou de contentieux n'a cessé d'augmenter et, par voie de conséquence, occuper de grandes surfaces à l'intérieur du port. Un peu plus de 1000 containers demeurent, de nos jours, en souffrance au port. Il y a lieu de se demander pourquoi tous les importateurs choisissent le port d'Alger et non ceux de l'Ouest ou de l'Est. Il est toujours utile de dire, au risque de se répéter, que la plupart des containers saisis ont été importés sous des prête-noms dont les retombées fiscales sont supportées par les propriétaires des registres du commerce sauf si ces derniers sonts engagés sur la base de documents notifiés. Ces pratiques frauduleuses devraient être abolies par certains chapitres contenus dans le plan d'aide à l'investissement, notamment le déblocage d'une enveloppe s'élevant à 7 milliards de dollars entrant dans le contexte de la relance économique.