L'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL) vient d'entreprendre une nouveauté organisationnelle dont l'importance insoupçonnée — pour l'heure — pourrait se mesurer à court terme par une nette amélioration dans le traitement des opérations de commerce extérieur. Dans les tout prochains jours, annonce M. Ferrah, Pdg de l'EPAL, un nouveau système de travail sera mis en place sur le volet des relations d'affaires intéressant son institution et les opérateurs activant dans la filière import-export. Désormais, entre les deux parties, les liens d'affaires se feront sur la base d'un contrat appelé à encadrer tous les contours et surtout à définir la mission et les responsabilités des uns et des autres. Basée sur le principe de la souscription, la démarche de contractualisation introduite est appelée à mettre à niveau la gestion des relations entre opérateurs et l'entreprise du port. Des relations restées pendant longtemps indéfinies, caractérisées par un flou total dans la responsabilisation de l'une ou l'autre des parties, notamment à l'occasion des vols de marchandises, avaries, détérioration de biens et surveillance des containers, etc. Jusqu'où était engagée la responsabilité de l'EPAL, et où commencent les droits des opérateurs ? Maillon incontournable dans la chaîne de commerce extérieur, l'EPAL, avec ses 330 000 containers par an, semble s'orienter vers la transparence et mettre fin à la controverse née du flou d'occupation des espaces portuaires, débouchant souvent sur des litiges et autres contentieux. “Désormais, il n'y aura plus de place à l'improvisation ou autres spéculations sur la responsabilité de chaque partie”, précise M. Farrah. Mieux encore, l'appel à la contractualisation des relations se veut aussi une forme d'incitation des opérateurs importateurs à une certaine obligation de professionnalisme dans la gestion de leurs programmes. Cependant, la contractualisation ne sera pas obligatoire, souligne le Pdg de l'EPAL, “les avantages qu'elle véhicule techniquement et financièrement sont des arguments suffisants pour inciter l'opérateur à y adhérer”. D'autant que les tarifs de séjour des marchandises dans le port datent de 1989 alors que les primes d'assurance augmentent, amenant l'EPAL à délimiter clairement son niveau d'engagement en cas de litige. Ainsi, les marges de responsabilité seront reconnues par contrat souscrit avant même l'engagement de toute opération commerciale. Techniquement, l'importateur présente un programme d'approvisionnement et les spécificités de son produit, afin de permettre à l'EPAL de prévoir une intervention conséquente et une mobilisation appropriée de la logistique de déchargement, stockage et surveillance de ladite marchandise, en fonction de sa qualité, sa sensibilité et surtout sa valeur. Il s'agira aussi de mentionner le plafond de risque accepté. Dans un premier temps, cette mesure pourrait intéresser les consignateurs de marchandises et autres importateurs de gros calibre intervenant par navire et qui ne devraient pas rester insensibles à ce processus de facilitation impliquant une réduction de frais, surestaries et charges de gestion. Mais beaucoup plus sécurisant puisque faisant l'objet d'un encadrement conventionnel dont les termes de souscription auront préalablement été définis. A la longue, c'est un marché de pas moins de 2 000 opérations qui viendrait ainsi à connaître une décantation stratégique sur une filière — import-export — ouverte à toutes les supputations. L'EPAL aura ainsi pris le taureau par les cornes en bousculant les choses. D'abord, cette entreprise s'est nettement modernisée en se dotant de moyens sophistiqués investis dans la gestion du flux physique de milliers de tonnes de marchandises, désormais repérables “à tout moment dans les vastes quais et aires de stockage”. Ici, le temps est réellement synonyme d'argent et l'outil informatique pleinement introduit a permis aux gestionnaires du port d'organiser le circuit et de réduire, au bénéfice de l'économie nationale, le poids des charges inutiles et réussir le pari de désengorger des surfaces considérables. Au-delà de ces nouveautés et conjuguée aux efforts douaniers, la lutte contre la fraude et les professionnels du prête-nom trouve toute sa signification en excluant du coup, du moins par effet dissuasif, les fantômes de l'import-import. Ceci est l'autre dividende —non déclaré — attendu de cette mesure à laquelle ne peuvent adhérer que les opérateurs dûment établis, les professionnels. Les autres seront subitement contraints de sortir de l'ombre et de se dévoiler. La vague de la réforme à l'import sortira-t-elle finalement du port ? A. W. LA COFACE MAINTIENT L'ALGERIE A UN RISQUE ELEVE Le gouvernement Benflis perd la boussole C'est la grande confusion au niveau du risque pays. Contrairement à ce que nous avions annoncé, la Coface, l'Agence d'assurance crédit française, a maintenu l'Algérie au risque B, c'est-à-dire dans la catégorie qu'elle appelle “spéculative” qui correspond au risque 5 dans son ancienne échelle. “En janvier 2003, la Coface a annoncé son nouveau rating appelé risque pays pour l'année en cours. Elle a maintenu l'Algérie au risque B”, nous a indiqué un responsable proche de l'agence qui a assisté à cette rencontre. Cette annonce contredit l'affirmation du ministre de l'Energie suivant laquelle le risque Algérie s'est amélioré. Il est passé du niveau 5 au niveau 4. Ces informations y compris la dépêche APS allant dans le sens de Khelil ont déboussolé le gouvernement Benflis qui a demandé de plus amples informations. En fait, seule la SACE, l'agence d'assurance crédit italienne a relevé le risque Algérie du risque 5 au risque 4 qui correspond à un risque moyen. Le consensus OCDE a classé l'Algérie au risque 4, risque seuil, pour le pays auquel aucune agence ne peut aller au-dessous (pas de risque 3). Les autres agences n'ont pas encore arrêté leur position mais l'évaluation de la Coface reste influente sur le risque Algérie, ajoutera la même source. Ainsi, les insuffisants progrès en matière de redressement du pays ont penché dans la balance. N. R.