Le coup d'envoi de l'Année de l'Algérie en province a été donné, jeudi, à Grenoble. L'inauguration officielle de «Djazaïr», l'Année de l'Algérie en France était programmée pour la journée d'hier 31 janvier à l'hôtel de ville de Grenoble, en présence de tout le mouvement associatif chargé du volet culturel de cette grande manifestation. En revanche, quelques associations de cette grande ville n'auraient pas attendu cette journée pour organiser des débats et des conférences de presse afin de présenter aux journalistes leurs programmes d'animation, espérant réduire une communauté, tiraillée par les vents d'une France indécise à leur égard et qui entame sa dernière ligne droite pour la réforme du droit d'asile (35.000 demandes en 2002) au Conseil des ministres, mi-février, une France qui passe à la vitesse supérieure en matière de lutte anti-islamiste où les Algériens, en particulier et la communauté maghrébine en général, sont la plaque tournante. En présence de M.Meddah, consul d'Algérie à Grenoble, l'association franco-maghrébine Amai a présenté son programme le 27 janvier dernier, et qui se prolongera jusqu'à juillet 2003: concerts musicaux avec des troupes de musique classique arabo-andalouse de la ville de Mostaganem, printemps du livre organisé par la ville de Grenoble sur fond d'invitation d'auteurs et de maisons d'éditions algériennes (Farid Boujellal - Mohamed Kacim. Les éditions Bouchen etc...), exposition de peinture au musée historique de Verdun...sont les principaux axes de cette programmation. Dans son allocution, le consul d'Algérie rappellera que cette manifestation est une initiative, mûrie dans les plus hautes sphères politiques algéro-françaises. De ce fait, il réitère l'engagement de l'Etat algérien pour la réussite de cette année qui donnera un nouveau souffle, affaibli par une décennie d'obscurantisme qui a failli anéantir les institutions de l'Etat. Cette année, rappellera-t-il, avec les 2000 manifestations culturelles, assurées par des relais associatifs, démontrera que la société algérienne est restée debout, combative et humaine. M.Meddah met l'accent sur le rôle de Grenoble dans cette Année de l'Algérie en France «On recense à Grenoble 6000 français de souche qui sont nés en Algérie, on espère qu'ils renoueront contact avec leur pays d'origine dans le cadre de cette grande manifestation», déclare-il. Quant à notre question de programmer les Français dans les manifestations, M. le consul jette la balle aux associations qui, pour lui, sont responsables à elles seules, du volet de programmation. Concernant notre question sur le boycott de certains intellectuels représentants de l'Etat algérien: «La décision du boycott est partie de Paris accusant l'Etat de contrôler toute cette manifestation. Chose qui est complètement erronée, car ce sont des associations françaises dans la majorité des cas, qui ont la charge de gérer les animations sur le territoire français». N'en déplaise aux uns comme aux autres, l'année de la grande réconciliation entre les enfants du bled que devrait être Djazaïr, une Année de l'Algérie en France, ne pourrait, vu le contexte et l'environnement politique actuels, aborder les grands dossiers de l'intégration et moins encore sauter les grandes barrières psychologiques de notre immigration en France. Les exemples sont quasi quotidiens étalés dans la presse et les médias français. Le plus vivant et le plus récent de ses exemples est l'histoire de Abderezak Besseghir, bagagiste à l'aéroport de Roissy. L'histoire de la haine familiale.