En cette date-anniversaire, la population palestinienne a observé, hier, trois minutes de silence à la mémoire des martyrs. Une année s'est écoulée depuis le fameux jour où Ariel Sharon, alors chef de l'opposition de droite, visitait l'Esplanade des mosquées et provoquait, de ce fait, la colère de plusieurs centaines de Palestiniens. Le lendemain, ils étaient descendus dans la rue manifester contre une provocation des plus éclatantes, et avaient déclenché la «nouvelle Intifada». Depuis, pas moins de 1200 Palestiniens ont été victimes d'une répression israélienne impitoyable menée sous les ordres du même Ariel Sharon, devenu, entre-temps, Premier ministre de l'Etat hébreu. En cette date anniversaire, la population palestinienne a observé, hier, trois minutes de silence à la mémoire des martyrs. Hier encore, plus de 6000 personnes se sont rassemblées pour les funérailles d'un jeune adolescent décédé suite à ses blessures. Ils étaient plus de 10.000 également à venir à l'Esplanade des mosquées pour la prière du vendredi sous les coups de matraque des policiers israéliens décidés à interdire aux moins de 40 ans l'accès à l'Esplanade. Entre-temps, une réunion de la haute commission de sécurité regroupant des responsables israéliens et palestiniens se tenait quelque part dans les territoires occupés pour discuter, en présence de la CIA, des moyens à mettre en place afin de renforcer le cessez-le-feu. Pour rappel, l'accord auquel sont arrivés Yasser Arafat et Shimon Peres, mercredi dernier, allait dans le sens du renforcement d'un cessez-le-feu, aujourd'hui fort précaire. En effet, outre les militaires israéliens qui se déclarent «pessimistes à propos de la volonté de Arafat d'appliquer l'accord», les Palestiniens, face à la violation continue de leur territoire, se disent prêts à perdurer l'Intifada. Washington, pour sa part, semble plus prudente quant à son soutien inconditionnel à Israël. Le porte-parole du département d'Etat américain Richard Boucher a, d'ailleurs, qualifié, jeudi soir, la dernière incursion d'Israël dans les territoires palestiniens de «provocation». Il semble que les données aient changé et que les Etats-Unis sont convaincus de la nécessité de clore définitivement le dossier le plus explosif du Moyen-Orient. L'Intifada aura au moins servi à cela, de la même façon qu'elle a servi, selon des observateurs, à renforcer la cohésion entre le différentes factions, nationalistes et islamistes, autour de l'autorité de Yasser Arafat.