Que reste-t-il du processus de paix israélo-palestinien lancé en 1993 avec la signature des accords d'oslo ? en ce qui la concerne, l'organisation de libération de la palestine (OLP) menée alors par le défunt président Yasser Arafat, avait tout fait pour aller de l'avant dans ce processus. cette organisation, qui regroupe les principaux mouvements palestiniens, représentant légitime et unique du peuple palestinien, a même changé sa charte, en reconnaissant le droit à l'existence de l'etat hébreu sur près de 78% de la palestine historique et la création d'un etat palestinien sur les territoires occupés par israël, à la suite de la guerre israélo-arabe de 1967, avec jérusalem comme capitale. ce qui a représenté à l'époque, une grande concession palestinienne. Au lieu d'encourager l'autorité palestinienne, qui a vu le jour en 1994 avec le retour des forces de l'olp au bercail, israël n'a cessé de lui mettre des bâtons dans les roues, en entraînant les négociateurs palestiniens dans des détails futiles, tout en poursuivant sa politique du fait accompli. Le premier ministre israélien de l'époque, Yitzhak Rabin, lui même assassiné par un extrémiste juif, le 4 novembre 1995, n'arrêtait pas de déclarer qu'il n'existait pas de date sainte pour l'etat d'israël. durant la période de relative accalmie de 1994 à l'an 2000, où seul le mouvement islamiste radical Hamas a joué quelque peu les trouble-fêtes avant que les services de sécurité palestinienne ne finissent par mettre totalement fin à ses actions militaires en territoire israélien, arrêtant la majorité des militants de sa branche militaire, les brigades Ezzedine El Qassam, responsables a eux seuls des opérations suicides, ayant mis fin à la vie de beaucoup d'israëliens, l'etat hébreu a accentué sa colonisation des territoires palestiniens, c'est à dire les 22% de la terre palestinienne, où l'olp et feu le président Arafat espéraient établir leur etat indépendant et souverain. En l'an 2000, après l'échec du sommet de camp david aux états-unis entre le président Arafat et le premier ministre Barak, parrainé par l'ancien président américain Bill Clinton, et l'impasse dans laquelle se trouvait le processus de paix, Ariel Sharon, alors chef de l'opposition israélienne, connu pour son passé sanguinaire, étant responsable entre autres, du massacre de Sabra et Chatila en 1982 lors de l'invasion israélienne du liban, a effectué une visite provocatrice, sous la garde des forces de sécurité israélienne, de l'esplanade de la mosquée d'El Aqsa, troisième lieu saint de l'islam, ce qui a provoqué le déclenchement de la seconde intifadha palestinienne. Depuis lors, beaucoup de sang a coulé, surtout du côte palestinien. Sharon, aujourd'hui dans un coma profond suite à un accident vasculo-cérébral depuis le 4 janvier, avait accédé au pouvoir en 2001. Durant plus de cinq ans , il a mené une guerre sans merci aux palestiniens qui n'étaient plus considérés comme partenaires dans le processus de paix. Il a tout fait pour affaiblir l'autorité palestinienne et sa direction. les forces israéliennes ont systématiquement détruit les locaux des forces de sécurité palestinienne, les israéliens n'arrêtant pas d'exiger de mettre un terme à ce qu'ils qualifiaient de terrorisme palestinien. Annexion et réoccupation L'armée israélienne a réoccupé la totalité de la cisjordanie, assiégeant le président Yasser Arafat dans ses bureaux de la mouqataâ à Ramallah, durant plus de deux années, ce qui a eu finalement raison du vieux président mort dans des conditions douteuses en novembre 2004, dans un hôpital militaire francais. Celui qui avait reçu le Prix Nobel de la paix pour avoir signé les accords d'oslo était redevenu pour les israéliens et pour les américains, le symbole du « terrorisme » palestinien qu'il fallait à tout prix éliminer. Ce qui a été fait. L'accession au pouvoir de Mahmoud Abbas, deuxième homme de l'olp, connu pour sa politique modérée, qui a franchement rejeté le choix de la lutte armée. Ce qui n'a pas changé les choses. Israël a multiplié ses agressions contre le peuple palestinien imposant, par la force, sa vision du règlement de la question palestinienne qui n'a jamais été autant en danger. celle-ci se résume en la construction d'un mur de séparation raciste, qui découpe la cisjordanie en ghettos, l'annexion à israël de près de la moitié de ce territoire, ce qui rend impossible la création d'un etat palestinien doté d'une continuité territoriale. Dans le cadre de cette politique unilatérale, Israël compte garder Jérusalem-est comme partie intégrante de sa capitale unifiée et interdire le retour des réfugiés palestiniens contraints à quitter leurs terres et leurs foyers en 1948. c'est ce que promet Ehud Olmert qui a remplacé Sharon à la tête du gouvernement et du nouveau parti Kadima et qui caracole en tête des sondages moins de deux semaines avant les législatives Israéliennes, prévues le 28 mars. l'opération militaire israélienne spectaculaire de mardi passé, très médiatisée, contre la prison palestinienne de la ville d'Ariha, ponctuée par l'enlèvement pur et simple d'Ahmad Saâdat, chef du front de libération de la palestine (FPLP) où il était détenu, et l'humiliation des hommes de la police palestinienne, forcés à se déshabiller pour ne garder que leurs sous-vêtements, a renforcé encore plus les chances de ce parti. cette agression, survenue juste après le départ des observateurs américains et britanniques, qualifiée par le président Abbas de « crime impardonnable », a entraîné une grande colère dans la rue palestinienne, plongée dans une crise économique sans précédent, qui selon un rapport de la banque mondiale, paru jeudi, risque de s'accentuer si l'occident arrête ses versements, comme il menace de le faire, surtout depuis la victoire du mouvement Hamas aux législatives palestiniennes. Le taux de chômage risque d'atteindre près de 50% d'ici 2008, avec les trois quarts de la population vivant dans la pauvreté, dont le seuil est fixé à moins de 2,2 dollars (deux euros) par jour. Sous les yeux d'une communauté internationale silencieuse, un monde arabe faible et divisé, les palestiniens appauvris, humiliés, voyant leur rêve de créer leur propre etat de plus en plus lointain, finiront par se jeter dans les bras du diable. A ce moment, n'ayant plus rien à perdre, personne ne peut prédire leurs actes.