Un meeting de la Cadc a été empêché, hier, à la cité des Genêts par un impressionnant dispositif de sécurité. Ce meeting avait été initié pour appeler à la libération des détenus. Il était 14h30, quand le coup de starter à la manifestation a été donné. Khaled Guermah et Mouloud Boumekla, respectivement père de Massinissa et porte-parole de la coordination de Tizi Rached, se relayaient au micro. Les deux délégués insistèrent sur le caractère scellé et non négociable de la plate-forme d'El-Kseur tout en martelant qu'il n'y aurait pas de normalisation en Kabylie tant que le pouvoir continue à user de manoeuvres sordides à l'égard du mouvement. Les vives appréhensions contenues jusque-là quant à une intervention musclée des URS éclataient quelques instants plus tard. En effet, précédée par le fameux camion chasse-neige, une trentaine de policiers, munis de fusils lance-grenades lacrymogènes, de boucliers et de matraques, envahit promptement la rue Ahmed-Lamali, barricadée pour la circonstance. Dans leur intervention, les URS noyèrent tout le quartier sous un immense brouillard de gaz lacrymogènes. En parallèle, la brigade mobile s'occupait de la chasse aux délégués à travers les allées du quartier des Genêts. Quelques jeunes irréductibles tentaient même une riposte en lançant des cocktails Molotov, en vain. Aussi, au bout de cinq minutes, la rue Ahmed-Lamali retrouvait son animation habituelle et les URS regagnaient leur cantonnement. Décidément, Tizi Ouzou est désormais érigée en une autre cité interdite aux ârchs puisque depuis quelques semaines déjà aucune manifestation de rue n'y est tolérée. Cependant, hier, nous avons appris de sources fiables que les services de sécurité auraient promis à la Cadc de laisser faire sa manifestation à condition que celle-ci soit confinée à l'intérieur de la cité des Genêts et ne déborde pas sur la voie publique. Ce qui n'a pas été respecté par les animateurs du meeting.