Depuis des lustres la région attend avec impatience une telle infrastructure pour redonner à la région sa vraie vocation. Parmi les grands projets de la wilaya de Bouira, en plus de l'autoroute et du barrage de Koudiet Asserdoun, qui connaissent un retard considérable, le barrage de Telisdit. Imaginez une wilaya à vocation agricole comme Bouira, avec ses vastes terres fertiles sans barrage ! Depuis des lustres la région attend avec impatience une telle infrastructure pour lui redonner sa vraie vocation, être le grenier de l'Algérie. Il faudra attendre l'année 1991 pour voir ce rêve se concrétiser sur le terrain. Le marché est alors conclu avec une société russe (Zaruberzhovostroy) pour un montant initial de 730 millions de dinars et 19 millions de dollars pour l'étude et la réalisation du projet. Le site du barrage Telisdit se trouve à l'est de Bouira sur l'oued Eddous dans la commune de Bechloul. Au départ, la mise en place du dispositif sécuritaire mais aussi la déviation de la galerie de dérivation retarderont le début des travaux. La construction de cette galerie nécessitera l'utilisation d'explosifs non acheminés à temps, fait qui allait engendrer une perte de temps considérable. L'année 1996 sera la date réelle du début des travaux. Techniquement le barrage a une capacité totale de 167 millions m3. Son volume régularisable annuel est de 73 millions m3 peut être porté jusqu'à 96 millions m3 d'après une étude faite par un bureau français BRL. Cette augmentation est possible avec la dérivation de trois oueds: Ziane, Barbar, El Bared, affluents dévalant du Djurdjura et que le barrage en aval dans la wilaya de Béjaïa, en raison de sa faible capacité de retenue (30 m3), ne peut contenir. Partant de ce fait, les responsables ont pensé au transfert des eaux vers Tilesdit. Le barrage est destiné, d'une part, à l'alimentation en eau potable, et à l'irrigation d'autre part. Selon M.Makkaci, chef de service des eaux et assainissement de Bouira, un projet d'AEP (alimentation en eau potable) d'un coût de 4 milliards de dinars va débuter dans les prochains jours. Il consiste à construire une station de traitement d'eau d'une capacité de 90.000 m3/jour pour alimenter la ville de Bouira et les 12 communes limitrophes avec une conduite d'adduction d'une longueur de 80 km, des réservoirs de stockage ainsi que des stations de reprise. A cette occasion, une expropriation est lancée pour dégager les terrains qui accueilleront les stations afin d'entamer le travail le plus tôt possible. Sur chantier et après la nomination d'une nouvelle direction à la tête du projet, en l'occurrence M.Zennouche, le rythme du travail a changé. Jusqu'en 1996 le rythme du travail n'atteignait pas une bonne cadence pouvant permettre le respect des délais. La première mesure prise sera celle d'inviter l'entreprise russe à se désister d'une partie du projet au profit de sous-traitants. Le choix est tombé sur une société italienne Gicos chargée alors de construire l'ouvrage principal, c'est-à-dire la digue. Le travail continu en 3x8 est instauré. Le chef de projet estime qu'à ce rythme la fin des travaux sera au plus tard pour août 2003. Et d'ajouter que tous les problèmes sont réglés y compris ceux de l'expropriation, puisque les expropriés ont bénéficié de 150 logements. A la fin, l'ouvrage offrira 23 millions m3 à l'alimentation en eau potable et industrielle et 12 autres millions iront à l'irrigation. Une superficie importante de terres agricoles, voire le plateau d'El-Esnam, la vallée du Sahel et une partie de la wilaya de Béjaïa seront irriguées, soit 7000 hectares. Ce projet qui revêt une importance capitale permettra d'absorber la main-d'oeuvre en chômage. L'année 2003 sera-t-elle celle du décollage économique pour la wilaya de Bouira?