En cas de panne majeure, les raffineries seraient capables de subvenir, pendant plusieurs mois, aux besoins du pays. Le pôle pétrochimique d'Arzew a abrité, jeudi dernier, une rencontre des cadres de Naftec avec la presse écrite et audiovisuelle. Le rendez-vous a été l'occasion pour l'entreprise de célébrer le demi-milliard de tonnes de pétrole brut traité dans ses raffineries depuis 1964, et une opportunité pour sortir de l'anonymat et se découvrir au grand public via les médias, après 30 années d'existence. Présent au grand complet, le staff dirigeant de Naftec a submergé les journalistes d'informations et de chiffres concernant leur entreprise et ont dénoncé la concurrence «malhonnête» à laquelle ils font face. «Le monde est à la communication et nous n'avons plus le droit de rester en marge de cette nouvelle dynamique d'autant plus que la concurrence devient de plus en plus rude», a déclaré Boualem Derriche, directeur central de la commercialisation. En outre, M.Derriche a interpellé les pouvoirs publics sur la nécessité d'établir des règles de contrôle pour l'importation de lubrifiants dont certains sont loin de répondre à la spécification technique minimale. Certaines sources affirment, en effet, que plus de 55.000 tonnes de lubrifiants sont annuellement importées par des privés dont 20.000 tonnes ne répondent pas aux normes internationales. Exhibant aux journalistes un échantillon de ces produits importés, le directeur commercial a démontré, en se référant au canevas des normes mondiales, que le produit en question présente des spécificités datant des années 1930. «Nous attirons l'attention des utilisateurs car ces produits peuvent causer des dommages très graves sur leurs moteurs», a-t-il averti. La SPA Naftec, filiale de la Sonatrach, est le leader de son secteur à l'échelle du Maghreb et deuxième à l'échelle africaine après l'Egypte. Elle dispose de quatre raffineries opérationnelles (Alger, Skidka, Arzew et Hassi Messaoud). Animant une conférence de presse, le P-DG de Naftec, Salah Cherouana, a brossé un tableau exhaustif de la situation et les perspectives de son entreprise. Selon le conférencier, 21,25 millions de tonnes de pétrole brut ont été traitées par Naftec l'année écoulée. Il a indiqué que Naftec a réalisé un chiffre d'affaires, durant le même exercice, de l'ordre de 89,15 milliards de dinars, soit une hausse de 7% par rapport à l'année 2001 (78,43 milliards de dinars pour le marché intérieur, 2,11 milliards de dinars pour les exportations effectuées directement par l'entreprise et 8,6 milliards de dinars en termes de marge de processing pour le compte de Sonatrach au titre des exportations des GPL et carburants). Selon le conférencier, Naftec a contribué, en termes de fiscalités, pour une somme de 2,4 milliards de dinars en 2002 contre 2 milliards en 2001, et 9,5 milliards de dinars ont été collectés pour le compte de l'Etat sous forme de TVA. Les raffineries de Naftec, toujours selon le conférencier, ont approvisionné le marché algérien à ce jour pour près de 174 millions de tonnes de GPL, essences, gas-oil, fuel, kérosène, bitumes, lubrifiants et aromatiques et près de 338 millions de tonnes de produits raffinés ont été écoulés sur les marchés internationaux. Répondant à la question de savoir si Naftec est capable de gérer les conséquences d'une éventuelle panne simultanée pendant plusieurs jours, au niveau des quatre raffineries du pays, sur le citoyen, Cherouana a précisé: «Les raffineries de Naftec ont actuellement un stock évalué à 4 millions de tonnes et la consommation nationale annuelle est de 8 millions de tonnes, ce qui signifie que nous pourrons couvrir les besoins du pays pendant plusieurs mois.» Parlant des perspectives de son entreprise, le conférencier a évoqué les possibilités offertes par le développement et la valorisation des produits dans le cadre d'opérations de partenariat et de joint-venture. Face à l'ouverture du marché, le P-DG de Naftec compte relever les défis en axant ses efforts pour réhabiliter et moderniser son outil de travail en l'adaptant aux spécificités exigées par les normes internationales. Ainsi, indique-t-il, un investissement de 400 millions de dollars a été consenti pour la mise à niveau des installations, de même que 400 autres millions de dollars, pour l'adaptation de l'outil de production aux futures spécifications des carburants. La préoccupation environnementale n'est pas en reste puisque l'entreprise a investi dans ce sens quelque 1,5 milliard de dinars à ce jour. Le P-DG a ajouté que Naftec prévoit, à moyen terme, des investissements de l'ordre de 6,8 milliards de dinars.