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Silence...on ne tourne plus!...
DIX MILLIONS DE BACHIR DERAIS
Publié dans L'Expression le 09 - 02 - 2003

En plus du manque de financement, le cinéma algérien souffre énormément de lenteurs administratives...
Un plateau de tournage arrêté contre le gré de son producteur, voilà ce qui peut arriver de pire à un réalisateur. Et pourtant, cela est bel et bien arrivé, avant-hier, à Bachir Deraïs, producteur de CMS, société de distribution et de diffusion de films, installée en France. On lui doit la diffusion entre autre, en Algérie, du film aux multiples Oscars, Titanic. C'est lui aussi, qui a ramené le film d'Alexandre Arcady, Là-bas, mon pays dans les salles de cinéma algériennes.
Présent avec son staff technique et certains de ses comédiens, au milieu de ces magiques étendues vertes de Lakhdaria, pour tourner une scène de son film Dix millions, son 1er long métrage, faut-il le noter, car Bachir Deraïs s'est vu dans l'incapacité d'assurer la réalisation de cette séquence. Une scène d'enterrement d'un artificier terroriste qui nécessite un accord avec les anciennes images mises en boîte. Alors qu'on lui a assuré, la veille, l'octroi des armes, le jour du tournage, ils se sont rétractés. Bachir Deraïs essuie ainsi un refus de la part des autorités. Cependant ces moyens sont indiscutablement indispensables, pour assurer une crédibilité aux personnages. On ne l'autorise pas non plus à apporter des explosifs en Algérie de l'artificier français qui a joué dans le film Taxi. On lui refuse par quatre fois de tourner des séquences au port d'Alger, apprend-on également.
C'est dire «le harcèlement» bureaucratique dont a fait l'objet le réalisateur et les lenteurs administratives que subit son film. Tout le monde sait que le cinéma algérien est moribond, pour ne pas dire qu'il n'existe pas! Alors pourquoi s'acharne-t-on à mettre des bâtons dans les roues à un jeune réalisateur dont le seul «tort» est de s'être lancé, à corps perdu, dans cette superbe aventure qui est le 7e art, mu par le seul désir de voir renaître, un jour, le cinéma algérien. Un homme dont il faut saluer le courage par deux fois, car il n'est pas aisé de travailler en ayant conscience des tonnes de problèmes qu'il faudra bien affronter et surmonter... Cesser de tourner, plier bagage et partir, le tout sous l'oeil avisé des gendarmes postés à proximité armés jusqu'aux dents. Bachir Deraïs aurait pu partir en Tunisie ou au Maroc tourner tranquillement son film, et dans de meilleures conditions, mais pourtant, il a choisi de rester dans son pays. Un patriotisme qui lui joue des tours et qu'il paye au prix fort. Une journée sans tournage, faut-il le souligner, c'est une journée de perdue; des pertes colossales grévées dans le budget, inutilement, voire bêtement. Tourner un film ici, cela relève de la gageure. A plus forte raison quand il faut trouver l'argent pour le financer, louer une caméra qui coûte les yeux de la tête...
Alors, empêcher un acteur de jouer et un technicien de filmer et refuser de fournir le matériel idoine, cela s'apparente à du «sabotage», disons-le franchement. Un mot lâché par Bachir Deraïs et de toute façon, bien souvent utilisé pour illustrer l'état de délabrement dans lequel se trouve la culture chez nous, anéantie face au laxisme des uns et l'incompétence des autres. «C'est inadmissible ! lâcha Bachir Derais excédé, au lieu de faciliter la tâche aux artistes, aux techniciens algériens pour faire des films, on les sabote...C'est vrai qu'il y a une lueur d'espoir. On s'est dit que peut-être cela relancerait les choses, mais, apparemment, les autorités n'ont rien compris! C'est scandaleux! Quand on voit nos pays voisins, les Marocains et les Tunisiens, avec quelle facilité ils tournent, il y a de quoi se poser des questions!». Débuté au moi de mai dernier, le film Dix millions retrace «une histoire contemporaine où se côtoient l'amour, la corruption et le terrorisme. Tout est vrai, je m'inspire de la réalité», explique le réalisateur. Coécrit par Abdelkrim Bahloul, Yasmina Khadra, Salim Mérimech et Bachir Deraïs, ce film a été «censuré au début par l'Année de l'Algérie en France parce qu'il a été jugé très critique, car il traite d'un sujet très fort d'actualité, l'islamisme politique», confie Bachir.
Après moult tracasseries, il a fini par être labellisé. Il bénéficie aujourd'hui d'une aide financière de l'ordre de 5 millions de dinars «soit 2 millions de moins que les autres films qui rentrent dans le même ordre», précise Bachir Deraïs et de préciser encore «J'ai fini par le faire accepter mais les problèmes n'ont pas changé. Aucune facilité: on perd beaucoup plus de temps à régler des problèmes administratifs pour avoir des autorisations qu'à faire de la création. C'est ça le malheur!».
Dix millions, on dira pour résumer que c'est l'histoire d'un couple: Linda alias Albane Fioretti, une jeune comédienne franco-italienne et Idir alias Hichem Mesbah qui triomphe actuellement chaque soir aux côtés de Yacine, son frère et Athmane Bendaoud dans les Folies berbères dont la vie va tourner au drame. Le fiancé va être «piégé» dans une sombre affaire de terrorisme. Séparé de son bien-aimé, il connaîtra des situations assez dramatiques. La mère de Linda est campée par Nadia Farès et le père alité dans le film par Saïd Amadis qui a joué, pour rappel, notamment le rôle du commissaire. Dans Là-bas, mon pays ou encore celui du terroriste iranien dans L'Union sacrée, toujours d'Alexandre Arcady. Il a doublé dans plusieurs films et dessins animés à l'image du Petit pied, le petit dinosaure. Le film Dix millions sortira probablement l'automne prochain si tout se passe comme prévu. Car le frein peut survenir à tout moment provoquant la panne. Et quand la machine cinématographique s'use, c'est tout le cinéma algérien qui s'écroule. Un coup fatal porté par des gens sans scrupules, ignares. Dans ce cas, qui est le «terroriste» des acteurs ou des détracteurs du 7e art?


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