A l'aide d'une cocotte-minute, les accusés, tous Algériens, auraient tenté de commettre un attentat spectaculaire à Strasbourg. Le parquet a requis, mardi, des peines de dix à douze ans et demi dans le cadre du procès de quatre terroristes, jugés à Francfort (Ouest) pour avoir préparé un attentat, finalement déjoué, fin 2000 à Strasbourg, dans l'est de la France. Les quatre hommes, trois Algériens et un Franco-Algérien, sont accusés d'avoir fomenté un attentat contre le marché de Noël de la capitale alsacienne, l'une des principales attractions touristiques françaises. Le parquet fédéral a accusé les quatre hommes de conspiration en vue de meurtre et d'attentat à l'explosif. Les accusés comptaient réaliser un véritable «bain de sang», selon le réquisitoire du procureur. La bombe était censée être déposée dans une cocotte-minute. «Il est difficile d'imaginer des motivations autant dénuées de scrupule», a souligné M.Brinkmann, soulignant que c'est par «rejet de la société occidentale» que les accusés ont agi. Le procès s'était ouvert en avril 2002. Les accusés, Djillali Benali, -identifié au début de l'instruction sous le nom de Aeurobi Beandali-, Lamine Maroni, Salim Boukhari et Fouahad Sabour, ont nié à de nombreuses reprises tout lien avec l'organisation terroriste Al-Qaîda et son chef Oussama ben Laden. Trois des accusés avaient reconnu, au cours du procès, avoir planifié un attentat, mais ont affirmé qu'il était dirigé contre la synagogue de Strasbourg. Le parquet a rejeté mardi cette affirmation, en s'appuyant notamment sur des cassettes vidéo tournées par l'un d'entre eux à Strasbourg montrant le marché près la cathédrale de Strasbourg. Les commentaires en arabe qui accompagnaient les images disaient notamment: «Ce sont les ennemis de Dieu, ils iront griller en enfer». Les Algériens Benali, Boukhari et Maroni et le Franco-Algérien Sabour avaient été arrêtés le 26 décembre 2000, lors d'une perquisition à Francfort, où la police avait également saisi une quantité d'explosifs et d'armes. Fin novembre, la police française avait arrêté six personnes en région parisienne, soupçonnées de complicité avec le commando présumé de Francfort dont deux ont été mises en examen. En raison des aveux partiels de l'un d'entre eux, Slimane Khelfaoui, au deuxième jour du procès, le parquet a requis pour Djillali Benali dix ans de prison ferme , ainsi que pour son coaccusé Lamine Maroni. Le parquet a aussi requis pour Fouahad Sabour et Salim Boukhari onze ans et demi de détention ferme pour le premier et douze ans et demi pour le second.