Il était chargé d'acquérir les explosifs en vue de perpétrer des actes de sabotage contre certains objectifs à Madrid. L'Algérien Abdelkrim Bensmaïl est dans le box des accusés. Il est poursuivi dans une affaire liée au terrorisme et qui visait à anéantir la grande enceinte de l'Audience nationale, l'auguste Palais de justice de la capitale ibérique et non moins principale instance pénale espagnole chargée des dossiers de terrorisme. Le ressortissant algérien est, en effet, accusé au même titre que Kamara Brahima, un ressortissant du Sud de la Mauritanie, arrêté par la police espagnole, et présumé appartenir à un groupe qui se nomme «les martyrs du Maroc» que l'Algérien a tenté de mettre sur pied dès 2000 avec pour objectif de commettre des attentats spectaculaires en recrutant des radicaux dont certains se trouvaient en prison. Ce dernier était chargé d'acquérir les explosifs en vue de perpétrer des actes de sabotage contre certains objectifs à Madrid. En effet, tous deux sont au centre du procès d'un groupe d'islamistes radicaux, inspirés par la nébuleuse Al Qaîda; procès qui a débuté hier en Espagne et appelé à se poursuivre durant plusieurs mois encore. Le principal prévenu dans cette affaire qui remonte à octobre-novembre 2004, est Abderrahman Tahiri, alias Mohamed Achraf. Neutralisé à la suite de la découverte du plan sanguinaire à la faveur de l'opération «Nova» dirigée par le fameux juge Baltazar Garzon et au cours de laquelle 35 personnes avaient été interpellées. Abderahmane Tahiri est accusé par le parquet espagnol de «conspiration pour commettre des attentats et d'appartenance à une organisation, terroriste». L'accusation réclame contre ce dernier 46 ans de prison, peine limitée dans la pratique à 40 ans en Espagne pour les délits liés au terrorisme. Le parquet affirme que cet islamiste radical «s'est institué chef de groupe dans le cadre du salafisme jihadiste prêché par le chef d'Al Qaîda Oussama Ben Laden». Selon les conclusions du procureur Pedro Rubina, l'un de ces projets était de commettre un attentat d'envergure à Madrid, contre l'Audience nationale, ou la gare principale Pio ou encore le siège du parti conservateur Parti populaire (PP) alors au pouvoir en Espagne. Le parquet estime que le projet contre l'Audience nationale était le plus avancé, le but étant de lancer à toute allure un camion chargé de 500kg d'explosifs contre l'enceinte judiciaire. Toutefois, l'explosif n'avait pas encore été acquis.