Elle est plus qu'indispensable eu égard, au moins, aux performances du secteur public. Mme Fatiha Mentouri, ministre déléguée à la Réforme financière, est revenue, hier, sur Canal Algérie, sur les mêmes leitmotive, précédemment développés, dans une interview, dans les colonnes d'un quotidien. A retenir de ces deux interventions que l'Etat, à en croire Mme Mentouri, ne serait nullement «dogmatique» dans sa démarche de réforme du secteur bancaire qui reste «balbutiant en termes de performances et de rentabilité». Il est «important que l'Etat conserve un secteur bancaire, mais à la condition de le renforcer et de lui donner les moyens de se hisser au niveau international de performance et de productivité». La majorité des banques publiques, agréées par le Conseil de la monnaie et du crédit de la Banque d'Algérie, n'a répondu aux normes prudentielles fixées, d'ailleurs par ce même conseil, qu'au courant de l'année 2002. Cette situation singulière a fait dire aux rédacteurs d'un rapport du Cnes, sur la problématique bancaire, daté de 1998, que si la Banque d'Algérie veille simplement à appliquer sa propre réglementation à ses banques, elles seront carrément interdites de fonctionner. Tout en considérant que l'ouverture du capital des banques est loin d'être la panacée, qui d'ailleurs n'existe pas, Mme Mentouri plaide pour «le cas par cas». Et justement, le cas du CPA, dont l'ouverture de capital a été retenue par le CPE lors de sa session de décembre 2002, s'explique, selon la ministre déléguée, par le caractère relativement attractif de cette banque. Les «préalables» juridique et comptable de la réforme bancaire ont été, semble-t-il, atteints avec, d'abord, en première étape la promulgation de la loi 90-10 du 14 avril 1990, sur la monnaie et le crédit puis, en seconde phase l'assainissement, quasiment achevé, des portefeuilles de banques et de leur capitalisation par l'Etat. Cette opération a coûté à l'Etat, selon Mme Mentouri, «plus de 1250 milliards de DA...» soit «deux fois et demie le plan de soutien à la relance économique» auquel l'Etat a consacré 525 milliards de DA. Toutefois, les créances non performantes restantes seront prises en charge par l'Etat, sur «ce qu'il a appelé le fonds de partenariat», autrement «ces entreprises sont invitées à trouver un partenariat si elles veulent que leur dette soit traitée». Quant aux modalités de réforme bancaire, dite par palier, qui sera entamée cette année, elles se scindent en deux compartiments. Le premier, qualifié de mégaprojet, concernera le système de paiement. Il serait question «de dynamiser la fonction de collecte et de distribution des crédits ainsi que l'amélioration des délais de transfert et des services offerts». Le second volet serait « la consolidation des capacités de management» . La formation et autres contrats de management seront, dans ce cadre, des chantiers qui seront, certainement, expérimentés. La réforme bancaire, certes assez traînante, est plus qu'indispensable eu égard, au moins, aux performances du secteur public. Au-delà de la thésaurisation dominante, en tant que typologie de l'épargne nationale, le secteur public ne concourt qu'à hauteur de «45% par rapport à ses dépôts». Le cas de la surliquidité bancaire, induite par l'important décaissement effectué par le Trésor au profit des banques publiques qui dans le cadre du parachèvement de leur assainissement patrimonial, demeurent globalement oisives, est un autre indicateur révélateur de la qualité et de la performance de nos banques primaires publiques. L'urgence de la réforme bancaire fait que la mise à niveau des différents compartiments de l'économie nationale peut être concrète sans que celle-ci soit menée en parallèle.